Transat se prépare à un hiver plutôt chaud. Vacances Air Canada et Westjet Vacations se montrent agressifs en offrant davantage de vols et de forfaits vers le sud et Sunwing braconne sur le territoire de Transat avec des vols directs à partir de villes secondaires comme Trois-Rivière et Sept-Îles.

La fusion de Sunwing Vacations et de Signature Vacations, qui aura pour effet de réduire le nombre de voyagistes, n'offre qu'un bien léger répit.

Transat se montre confiante malgré tout.

«Notre modèle d'affaires nous permet d'être très flexible, nous l'avons vu dans plusieurs circonstances, a affirmé le porte-parole de Transat, Jacques Bouchard, en entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. Nous avons une flotte qui nous permet de répondre facilement à la demande. Et, depuis quelques années, nous sommes habitués à faire face à une concurrence assez intense. Nous pouvons tirer notre épingle du jeu.»

Cette semaine, Sunwing Travel Group et First Choice Canada, une filiale du groupe britannique TUI Travel PLC, ont annoncé la fusion de leurs divisions Sunwing Vacations et Signature Vacations. Le voyagiste qui en résultera aura un chiffre d'affaires de 900 millions de dollars et occupera de 25 à 30 % du marché, derrière Transat, avec 40 % du marché.

«Nous considérons que cette fusion est généralement positive pour l'industrie puisqu'elle élimine un concurrent et qu'elle pourrait entraîner une rationalisation de la capacité grâce à l'élimination de vols redondants», écrit l'analyste David Newman, de la Financière Banque nationale, dans un rapport publié hier.

M. Bouchard a affirmé que Transat s'attendait à cette transaction.

«La consolidation, ce n'est pas quelque chose de nouveau, voyez ce qui s'est passé en Europe avec Thomas Cook, a-t-il déclaré. Nous sommes habitués à fonctionner dans des marchés où ça se passe.» L'analyste David Newman croit que la pression viendra plutôt du côté d'Air Canada et de Westjet.

«Westjet a ajouté 11 nouvelles destinations soleil, soit huit internationales et trois aux États-Unis, énumère-t-il. Westjet a dit qu'elle augmentait sa capacité de 45 % vers le sud, mais si nous écartons les destinations vers les États-Unis, nous croyons que l'augmentation est plutôt de 100 %, essentiellement en direction du Mexique et des Caraïbes.»

Il estime que Vacances Air Canada est peut-être encore plus agressive avec des rabais particulièrement significatifs.

«Transat et Sunwing pourraient être obligées d'accroître leur capacité pour défendre leurs marchés», écrit-il.

Jusqu'ici, les prix seraient plus bas de 5 à 19 % par rapport à l'année dernière, selon le voyagiste.

«Transat peut atténuer ces impacts en offrant une combinaison appropriée de types d'hôtels, d'une diminution des coûts par siège et de meilleurs prix arrachés aux hôteliers», avance M. Newman.

Jacques Bouchard, le porte-parole de Transat, a fait valoir que le voyagiste québécois avait beaucoup d'expérience dans le voyage de tourisme et de vacances et qu'il était donc particulièrement bien placé pour faire face à la concurrence.

M. Bouchard s'est également montré confiant au sujet de Sunwing, qui ajoute cette hiver de nouveaux vols directs à partir de Trois-Rivières et de Bagotville, en plus de desservir Val-d'Or, Sept-Îles, Québec et Montréal.

«Notre flexibilité nous permet de répondre à la demande et d'aller chercher les clients, d'être plus attrayants pour les clients», a-t-il déclaré, sans vouloir dire si Transat étudiait la possibilité de desservir des villes secondaires au Québec.

Pour l'instant, Transat fait affaire à Montréal et Québec. L'entreprise a d'ailleurs fait savoir hier qu'elle offrira des vols directs vers Marseilles et Bordeaux l'été prochain à partir de Québec.

Transat a annoncé mercredi la clôture d'un placement d'actions de 55,25 millions de dollars. Le titre de l'entreprise a alors bondi de 15,8 % à la Bourse de Toronto pour clôturer à 16,89$. Hier, le titre s'est replié de 4,7 % pour clôturer à 16,10$.