Les autorités de Taipei songent à fermer pendant dix jours la nouvelle ligne du métro de la capitale taïwanaise, construite par Bombardier (T.BBD.B) , en raison des problèmes à répétition qu'elle connaît.

Les difficultés techniques de la ligne Neihu sont telles que l'opposition s'en sert pour attaquer la crédibilité du maire de Taipei, Hau Lung-bin, et celle du président de Taïwan, Ma Ying-jeou, ancien maire de la capitale.

Depuis son inauguration, le 4 juillet, la ligne a connu pas moins de huit arrêts d'urgence, dont un qui a duré plus de huit heures et demie, le 10 juillet.

Les autorités ont fermé la ligne au cours des deux derniers week-ends afin de permettre à Bombardier de trouver une solution aux problèmes, fortement médiatisés dans la ville de 2,6 millions d'habitants.

Or, par crainte que de nouveaux ennuis ne viennent assombrir la tenue des Deaflympics, les jeux pour les sourds auxquels prendront part quelque 4000 athlètes de 90 pays du 5 au 15 septembre, la Ville de Taipei envisage de fermer la ligne pendant toute la durée de l'événement. Le maire Hau doit annoncer sa décision à cet effet mardi.

Au cours d'un entretien téléphonique, une porte-parole de Bombardier Transport, Kathryn Nickerson, a indiqué lundi qu'une éventuelle fermeture de dix jours pourrait être «utile» à l'entreprise pour régler les problèmes.

Mme Nickerson a néanmoins assuré que la situation s'était améliorée depuis le début juillet. Bombardier a ajouté à la ligne un deuxième système d'alimentation et des protecteurs contre la foudre dans le but d'en améliorer la fiabilité. Selon l'entreprise, la sécurité des passagers n'a jamais été mise en danger.

La porte-parole a indiqué qu'il était normal qu'un nouveau système ferroviaire connaisse des défaillances dans les jours suivant sa mise en service, mais a admis que la situation de la ligne Neihu de Taipei était exceptionnelle. La multinationale québécoise a promis que la ligne atteindrait une fiabilité de 99 pour cent d'ici le mois de novembre.

Les autorités de Taipei n'excluent pas de réclamer des indemnités à Bombardier pour les inconvénients que subissent les utilisateurs du métro depuis près de deux mois.

L'action de Bombardier a clôturé à 4$, en baisse de 1,5 pour cent, à la Bourse de Toronto.