Crise ou pas, le transporteur Jazz Air s'apprête à renouveler une partie de sa flotte.

«Bombardier est particulièrement bien placé pour remporter cette commande», a affirmé un analyste de la CIBC, Chris Murray.

À l'heure actuelle, Jazz n'exploite que des appareils de Bombardier, soit des biréacteurs CRJ et des turbopropulseurs Dash 8.

Jazz a annoncé hier une modification au contrat qui le lie à Air Canada et un plan de renouvellement de sa flotte, alors qu'Air Canada a annoncé qu'elle avait conclu des ententes de financement de 1 milliard de dollars.

 

À l'heure actuelle, Jazz exploite 133 appareils pour assurer les liaisons régionales d'Air Canada. D'ici le printemps prochain, les baux de 10 biréacteurs régionaux viendront à échéance. Jazz n'entend pas les renouveler. Il se retrouvera alors avec une flotte de 123 appareils. Le transporteur entend prendre livraison de deux turbopropulseurs au mois de mai, ce qui portera la flotte à 125 appareils. Au cours des mois qui suivront, Jazz prendra livraison d'au moins huit autres turbopropulseurs, qui viendront remplacer huit biréacteurs additionnels.

«Le nombre minimal de turbopropulseurs que nous prendrons est de 10, mais ce nombre sera probablement plus élevé, a déclaré le président et chef de la direction de Jazz, Joseph Randell, dans une téléconférence destinée aux analystes financiers hier. Mais nous ne voulons pas publiciser le nombre exact parce que nous n'avons pas encore parlé avec les manufacturiers.»

Les turbopropulseurs qu'exploite actuellement Jazz sont des appareils de 37 et de 50 places. Bombardier n'offre plus de turbopropulseurs de cette taille. L'avionneur offre plutôt un appareil de 70 places, le Q400, un avion qui demeure très populaire en dépit de la crise.

En juillet dernier, le transporteur américain Horizon Air a reporté une nouvelle fois la prise de possession de huit appareils Q400, mais Bombardier a enregistré de nouvelles commandes de la part de Porter Airlines et d'Olympic Air.

«Il y a encore de la demande pour le Q400, ce qui nous permet de garder la même cadence de production», a déclaré le porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne.

L'entente annoncée hier permettra à Air Canada de réduire les sommes qu'elle verse à Jazz pour l'utilisation de sa capacité. En retour, Air Canada a accepté de prolonger la durée du contrat jusqu'en décembre 2020.

En raison de ces changements, le Fonds de revenu Jazz Air doit diminuer de 40% les distributions en espèces qu'elle verse à ses porteurs de parts.

«C'est un sacrifice à court terme pour des bénéfices à long terme», a commenté M. Randell.

Les analystes ont bien accueilli les changements au contrat liant Jazz à Air Canada: Chris Murray a indiqué que cette entente accroissait la stabilité de Jazz, alors que David Newman, de la Financière Banque Nationale, a affirmé que la possibilité de voir Air Canada se placer sous la protection des tribunaux diminuait de jour en jour.

Les TCA ont profité de l'occasion pour inviter Jazz à mettre maintenant l'accent sur la négociation de nouvelles conventions collectives avec ses employés.