Le Canadien National (T.CNR) devrait éclipser ses concurrents nord-américains lors de la présentation de ses résultats du deuxième trimestre, lundi. Selon des observateurs de l'industrie des chemins de fer, le contrôle des coûts et les prix à la hausse semblent avoir prémuni la plus importante société ferroviaire au Canada de la réduction des volumes causée par le ralentissement économique mondial.

Les analystes sondés par Thomson Reuters s'attendent à ce que la société établie à Montréal affiche un bénéfice de 76 cents par action, en baisse de 16 pour cent comparativement à 90 cents un an plus tôt. Les revenus devraient être à la baisse de 11 pour cent, à 1,87 milliard $. C'est tout de même mieux que la chute attendue de 30 pour cent des bénéfices pour l'ensemble de l'industrie.

Cherilyn Radbourne, de Scotia Capitaux, table pour sa part sur des bénéfices de 72 cents, en décroissance de 20 pour cent par rapport à l'année dernière, après ajustement des projections du volume et des prix du carburant durant le trimestre.

Mme Radbourne s'attend à ce que le CN surpasse son concurrent de Calgary, le Canadien Pacifique (TSX:CP), dont les bénéfices devraient avoir, selon elle, chuter de 72 pour cent quand il présentera ses résultats le 30 juillet.

«Bien que la composition des activités de l'entreprise aient joué un rôle important dans cette sur-performance, nous reconnaissons que le CN a fait preuve de vigilance dans sa gestion financière et opérationnelle», a-t-elle soutenu dans un rapport précédant le dévoilement des résultats.

Les volumes de cargaison du CN ont connu une réduction de 24 pour cent, affectés par une chute de 53 pour cent des métaux et des minerais, particulièrement remarquable du côté du transport sur courte distance du minerai de fer. Les cargaisons de véhicules routiers ont aussi chuté de plus de 30 pour cent, les produits forestiers de près de 27 pour cent et les produits chimiques et pétroliers de 19 pour cent.

Mais les tonnes-milles payantes du CN - considérés comme une unité de mesure plus fiable - ont connu une décroissance de 14 pour cent, ce qui laisse croire que le transporteur ferroviaire a été en mesure de conserver plus de transports de longue distance.

David Newman, de la Financière Banque Nationale, a pour sa part revu à la baisse ses projections pour le CN au deuxième trimestre, faisant valoir que les prix, le dollar canadien, les mesures de contrôle des coûts et la solidité des activités pourraient ne pas compenser les réductions de volumes attribuables à la récession.

Il estime que les prix ont crû de quatre à cinq pour cent et que l'action du CN a gagné de six à sept cents en raison du mouvement des devises au cours de la dernière année. Chaque recul d'un cent US du dollar canadien ajoute environ 10 millions $ aux bénéfices annuels.

L'action du CN a gagné vendredi 17 cents pour clôturer à 48,88 $, à la Bourse de Toronto.