La British Airports Authority (BAA), dont la Caisse de dépôt et placement du Québec est un important actionnaire, a du mal à vendre l'aéroport de Gatwick, en banlieue de Londres, une transaction qui doit permettre au gestionnaire de rembourser une partie de son importante dette.

La presse britannique rapporte que le dernier consortium en lice pour acquérir Gatwick, composé du Manchester Airports Group (MAG) et de Borealis Infrastructure, filiale du Régime de retraite des employés municipaux de l'Ontario (OMERS), a mis un terme aux négociations avec BAA, mercredi. MAG et Borealis refuseraient de payer plus de 1,4 milliard de livres (2,6 milliards $) pour l'aéroport, alors que BAÀ voudrait recevoir au moins 1,5 milliard de livres (2,8 milliards $), selon les médias britanniques, qui s'appuient sur des sources proches des parties.

BAÀ ne veut pas s'éloigner trop de la valeur de 1,6 milliard de livres (2,9 milliards $) attribuée à Gatwick en fonction d'un calcul gouvernemental. L'automne dernier, le gestionnaire espérait obtenir jusqu'à 1,8 milliard de livres (3,3 milliards $) pour l'aéroport, mais la chute du trafic aérien et des revenus a refroidi les ardeurs des acheteurs potentiels.

Global Infrastructure Partners, un groupe composé du Credit Suisse et de General Electric, s'est désisté du processus de vente en mai, mais serait toujours intéressé par Gatwick.

Le produit de la cession de Gatwick doit servir à réduire la dette de 12 milliards de livres (22 milliards $) que traîne BAA, un passif en bonne partie contracté lors de son acquisition par le consortium composé du géant espagnol Ferrovial, de la Caisse et de GIC, un fonds d'investissement du gouvernement de Singapour.

À partir de l'an prochain, BAÀ devra rembourser 1 milliard de livres (1,8 milliard $) de sa dette chaque année, et ce, jusqu'en 2013. Le premier versement devra être effectué en mars prochain. BAÀ pourrait s'endetter davantage pour effectuer le paiement, mais un emprunt est encore loin d'être acquis.

Vu le contexte, on s'attend à ce que BAÀ relance le processus de vente de Gatwick à la fin de l'été ou à l'automne.

Le gestionnaire a mis Gatwick en vente après que la Commission de la concurrence britannique l'ait sommé de se départir de trois de ses sept aéroports britanniques d'ici deux ans. BAÀ en appelle de la décision.

Au 31 décembre 2008, la Caisse de dépôt détenait 21,2 pour cent du capital-actions de BAA, contre 28,9 pour cent en juin 2006, du fait qu'elle a vendu des actions au fil du temps.

L'an dernier, à l'instar des autres actionnaires, la Caisse a toutefois dû réinjecter des fonds dans le capital-actions de BAÀ - 300 millions de livres (550 millions $) dans son cas - ce qui a ramené sa participation totale dans le gestionnaire à environ 2 milliards $, soit la taille de l'investissement initial effectué en 2006, avant les ventes d'actions.