Le constructeur aéronautique américain Boeing a annoncé mardi l'acquisition d'une usine de l'équipementier Vought Aircraft Industries, jugée «clé» pour le bon avancement de son programme 787 «Dreamliner», qui accumule les retards.

Le site de Vought, situé à North Charleston, en Caroline du Sud, sera directement géré par l'équipe en charge du 787, a précisé Boeing, en confirmant implicitement que les problèmes du nouvel appareil tenaient largement à un insuffisant contrôle des sous-traitants.

La transaction a été chiffrée à 580 millions de dollars, qui seront imputés aux comptes du troisième trimestre de Boeing. Cette somme n'inclut pas les montants dus par l'équipementier au constructeur, dont Boeing lui fera grâce.

Vought obtient en outre l'assurance de participer au travail sur les avions 737 et 777 et de continuer à travailler sur le 787.

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«L'intégration de ce site et de ses employés de talent dans Boeing renforce le programme du 787 en nous permettant d'accélérer la productivité et les amélioration de coûts alors que nous nous préparons à augmenter la production», a commenté le patron de l'aviation commerciale de Boeing, Scott Carson, cité dans un communiqué.

De son côté, le directeur général de Vought, Elmer Doty, a concédé que les «exigences financières» liées au programme Dreamliner dépassaient les capacités de sa société.

Boeing avait annoncé le mois dernier un nouveau report du premier vol d'essai du 787 «Dreamliner» pour «renforcer une zone sur une section du fuselage».

Le site de Vought acheté par Boeing travaille précisément sur la fabrication et l'assemblage de parties du fuselage, avec des matériaux composites.

Initialement, les premières livraisons du 787, présenté comme l'appareil le plus économe du marché, étaient prévues en mai 2008.

Mais le programme a été reporté à plusieurs reprises depuis septembre 2007 en raison de problèmes industriels à répétition, qui tiennent en partie à la méthode de production innovante retenue par Boeing: l'avionneur a éclaté sa production en ayant recours à 43 fournisseurs dans le monde entier, ce qui a entraîné des problèmes de suivi.