Les discussions entre la Société de transports de Montréal (STM) et le consortium Bombardier-Alstom sur les nouvelles voitures du métro achoppent sur la question du prix.

«Les négociations avec le consortium ne sont pas terminées, a déclaré la responsable des affaires publiques de la STM, Odile Paradis. On a beaucoup, beaucoup avancé sur le produit, sur différentes questions au sujet des garanties, mais il reste le prix. Par rapport au prix, il faut continuer à discuter.»

À la toute fin du mois d'avril, la STM s'était donné neuf semaines pour conclure une entente avec le consortium Bombardier-Alstom. Cette échéance tombe à la fin de cette semaine.

Le directeur général de la STM, Yves Devin, avait affirmé qu'en cas d'échec des négociations, il faudrait «retourner en appel d'offres international afin de trouver un autre fournisseur».

Bombardier Transport a refusé de commenter l'état des négociations cette semaine.

Le remplacement des voitures MR-63 du métro de Montréal a donné lieu à une véritable saga. En mai 2006, après des années d'études et de discussion, le gouvernement du Québec a demandé à la STM de négocier de gré à gré avec Bombardier pour l'attribution du contrat. Alstom n'a pas apprécié et a déposé une requête pour forcer la STM à instaurer un processus d'appel d'offres en bonne et due forme. La Cour supérieure a tranché en faveur d'Alstom en janvier 2008.

Alstom et Bombardier ont toutefois décidé de travailler ensemble et de déposer une proposition commune. Le problème, c'est que le prix qu'elles ont demandé est beaucoup plus élevé que ce que prévoyait la STM. La société, qui avait analysé ce qui se faisait ailleurs dans le monde, s'attendait à ce que l'ensemble du projet tourne autour de 1,2 milliard de dollar, soit environ 800 millions pour l'acquisition des voitures elles-mêmes et environ 400 millions pour les frais d'intérêts, les modifications aux bâtiments, la formation des employés et les frais afférents.

Le consortium Bombardier-Alstom a demandé 1,2 milliard, une somme qui ne couvre que le coût d'acquisition des 342 voitures prévus. Cela correspond à une augmentation de 50%.

En outre, la STM a réalisé que la soumission du consortium ne se conformait pas à ses exigences. M. Devin a soutenu qu'il y avait tellement de différences entre les demandes de la STM et l'offre du consortium qu'il n'était pas possible de considérer celle-ci comme une soumission en bonne et due forme. Ces différences se retrouvaient surtout au niveau des clauses de gestion du risque et des clauses commerciales à incidence financière. Ces clauses portent sur divers aspects comme les garanties bancaires, l'échéancier des paiements et la protection contre la fluctuation des devises et des prix des métaux.

La STM est entrée en contact avec l'Agence métropolitaine de Transport (AMT) et la Toronto Transit Commission (TTC) pour prendre connaissance des clauses qu'elles avaient négociées avec Bombardier dans le passé. La STM entendait s'en servir «comme lignes directrices pour déterminer ce qui est raisonnable et ce que serait un juste prix dans le contexte d'aujourd'hui».

Dans ses discussions avec Bombardier-Alstom, la STM a fait appel à un «négociateur chevronné» pour présenter sa position, l'ancien premier ministre du Québec Lucien Bouchard.