Le constructeur aéronautique Boeing a revu à la baisse sa prévision du marché aérien mondial pour les 20 prochaines années, intégrant le ralentissement de l'économie dans ses calculs, qui a entraîné annulations et reports de commandes chez les compagnies clientes.

L'avionneur américain table sur un marché de 29 000 avions civils vendus sur la période 2009-2028, a-t-il indiqué jeudi. L'an dernier, le groupe tablait sur un marché de 29 400 unités vendues pour la période 2008-2027.

En valeur, la prévision de Boeing est inchangée, reflétant une anticipation d'une reprise de l'inflation, à 3200 milliards de dollars.

Ce marché sera alimenté essentiellement par la croissance du marché (58% des achats), avant les besoins de renouvellement de flottes (42% des achats), a précisé Randy Tinseth, patron du marketing des avions commerciaux de Boeing.

Lors d'une conférence téléphonique, M. Tinseth a évoqué les difficultés actuelles en rappelant que le transport aérien était une industrie «cyclique», avec «une longue histoire de hauts et de bas». Mais «c'est une industrie extrêmement résistante, et nous pensons qu'elle continuera de l'être» au cours des prochaines années, a-t-il fait valoir.

Le trafic passager mondial devrait croître de 4,9% par an au cours des 20 prochaines années (contre plus de 5% ces dernières années) et le trafic fret de 5,4% par an.

Ces estimations sont faites à partir d'une hypothèse de croissance mondiale de 3,1% par an en moyenne. C'est un peu moins que les 3,2% de croissance annuelle sur laquelle Boeing tablait il y a un an.

Elles reposent également sur l'hypothèse d'un prix du pétrole autour des 70-90 dollars le baril. L'or noir est repassé récemment au-dessus des 70$ le baril, après avoir connu d'importantes fluctuations depuis un an: il avait atteint un record historique à plus de 147$ en juillet dernier, avant de retomber à 32$ en décembre.

Boeing, qui réalise l'essentiel de ses ventes avec le monocouloir 737, estime que cette catégorie d'appareils, pouvant transporter jusqu'à 200 personnes, va continuer à tirer la demande: le groupe estime leurs ventes sur 20 ans à 19 460 unités et 1420 milliards de dollars.

Après avoir fait un pari commercial sur les appareils de moyenne capacité avec son nouveau B787 «Drealiner», Boeing voit ces derniers représenter 6700 appareils vendus, pour une valeur de 1510 milliards de dollars.

La catégorie des gros porteurs, sur laquelle le concurrent européen Airbus a plutôt mis l'accent avec son A380, ne devrait représenter que 740 appareils, représentant un marché de 220 milliards de dollars.

Au niveau régional, l'Asie-Pacifique devrait tirer de loin la demande, représentant 36% de la demande en terme de valeur, devant l'Europe (25%) et l'Amérique du Nord (21%).