Air France-KLM, numéro un du transport aérien européen, qui a essuyé en 2008/2009 sa première perte nette depuis sa création en 2003, pense réduire ses effectifs de l'ordre de 2700 personnes en 2009/2010, sans licenciement sec, a-t-il annoncé mardi.

Frappé par la crise, le groupe franco-néerlandais a enregistré une perte nette part du groupe de 814 millions d'euros en 2008/2009 (exercice clos au 31 mars), après un bénéfice de 756 millions d'euros l'exercice précédent.

Pour réduire ses coûts en 2009/2010, le groupe, employeur de 107 000 personnes, «continue de diminuer ses effectifs de manière progressive, en gelant les embauches, en utilisant la mobilité professionnelle interne, en demandant au personnel de prendre des congés et en développant le temps partiel», a dit le directeur général du groupe, Pierre-Henri Gourgeon.

En 2008/09, les suppressions d'emplois étaient de 2.700, a-t-il précisé, lors d'une réunion avec quelques journalistes. En 2009/10, «les ordres de grandeurs iront dans le même sens», a-t-il dit, précisant que cela se fera sans licenciement sec. Le directeur financier, Philippe Calavia, a ensuite reprécisé que ce serait «en gros 3.000».

Ces pertes ne sont pas une surprise. Le 26 mars dernier, le groupe avait déjà prévenu qu'il tomberait dans le rouge en 2008/2009, de l'ordre de «200 millions d'euros» pour la perte d'exploitation.

Il a finalement essuyé une perte d'exploitation un peu moindre: de 129 millions d'euros, contre un bénéfice de 1,414 milliard d'euros en 2007/2008. «C'est grâce aux mesures prises pour la réduction des coûts en terme de politique d'emploi», a précisé M. Gourgeon.

Son chiffre d'affaires s'est légèrement effrité de 0,6% à 23,970 milliards d'euros. Au terme de 2008/2009, le groupe ne versera pas de dividende. Il était de 0,58 euros au terme de l'exercice précédent.

Pour l'exercice en cours, «la visibilité est faible», a reconnu M. Gourgeon. Il a réitéré son pronostic d'une baisse du chiffre d'affaires et d'une nouvelle perte d'exploitation, comme il l'avait fait le 26 mars dernier.

Face à la baisse du trafic, le transporteur a décidé de réduire encore ses capacacités --c'est-à-dire qu'il dessert moins certaines destinations ou utilise des avions plus petits sur certaines lignes-- à l'été dans le secteur passagers (-4,5%). Pour le secteur cargo, il veut les réduire de 11%.

Le 26 mars, il avait dit prévoir une baisse de ses capacités de 3,4% pour les passagers et 14% pour le fret.