Maintenant que le prix de l'essence s'est stabilisé à un niveau plus raisonnable, les Canadiens délaissent le train au profit de l'automobile.

Après avoir enregistré une hausse exceptionnelle de la clientèle de 10% en 2008, VIA Rail est déjà revenue à son niveau de clientèle de 2007, soit avant la hausse marquée du prix de l'essence l'été dernier.

Depuis le début de l'année, VIA Rail a vu sa clientèle diminuer «de 6 ou 7%», selon son président et chef de la direction Paul Côté. «Nous avions comme objectif une hausse de la clientèle de 2 ou 3% cette année et nous sommes à environ 10% sous cet objectif», dit-il.

À sa décharge, la société d'État fédérale avait connu la hausse la clientèle la plus importante de son histoire, alors que le nombre de voyageurs est passé de 4,2 à 4,6 millions. «Je travaille pour VIA Rail depuis sa création en 1978, et je n'ai jamais vécu une année comme 2008», dit Paul Côté, qui a commencé sa carrière comme vendeur au téléphone à la Gare centrale de Montréal.

En 2008, VIA Rail a profité d'un hiver particulièrement rigoureux, de nouveaux investissements du gouvernement Harper et d'une hausse marquée du prix de l'essence durant la saison estivale. Le prix de l'essence, qui avait atteint 1,43$ le litre en juin dernier, n'était que 86 cents le litre le mois dernier, selon la Régie de l'énergie du Québec. «Le prix du carburant et les conditions climatiques nous ont avantagés en 2008. Cette année, l'hiver a été extrêmement doux et l'essence (moins chère) est sans doute un facteur», dit M. Côté.

Vendeur dans l'âme, Paul Côté n'a pas perdu espoir de maintenir la clientèle de Via Rail cette année. «Du côté des voyageurs internationaux, nos grossistes européens et asiatiques nous ont indiqué qu'ils avaient de bonnes nouvelles, dit-il. Nous allons bientôt lancer notre nouveau site web et nous avons plusieurs rabais durant l'été pour les jeunes et les personnes âgées.»

Mais Paul Côté est aussi réaliste. Sans une hausse du prix de l'essence cet été qui forcerait les Canadiens à trouver des solutions de rechange à leur automobile, VIA Rail pourra difficilement maintenir sa clientèle. «Au Canada, il y a l'amour de l'automobile, convient-il. La culture canadienne est basée sur l'auto pour les courtes et moyennes distances. Les réseaux routiers ont été créés pour être flexibles et attrayants.»

 

Les gares les plus fréquentées en Amérique du Nord en 2008

(Nombre de passagers en millions)

New York : 8,7

Washington : 4,5

Philadelphie : 4,0

Chicago : 3,1

Toronto : 2,6

Los Angeles : 1,6

Montréal : 1,5

Boston : 1,4

Sacramento : 1,1

Baltimore : 1,0

San Diego : 0,9

Ottawa : 0,8

Albany-Rensselaer : 0,8



Sources : VIA Rail, Amtrak.