Le constructeur aéronautique américain Boeing (BA) a fait état mercredi d'un profit réduit de moitié au premier trimestre, à 610 millions de dollars US, et a revu en baisse son objectif de résultat 2009 pour tenir compte de la faiblesse du marché de l'aviation commerciale.

Boeing a expliqué, dans un communiqué, la baisse de sa rentabilité par les réductions de commandes des compagnies clientes. Le groupe américain avait déjà annoncé il y a deux semaines une réduction à venir de ses cadences de production pour certains de ses appareils pour ces mêmes raisons.

Comme annoncé le 9 avril, ces réductions prévues de production mais aussi la pression sur les prix résultant des difficultés des compagnies aériennes ont entraîné un manque à gagner sur le bénéfice net du premier trimestre chiffré par le groupe à 38 cents par action.

Le bénéfice courant par action est ressorti à 86 cents, soit nettement moins que les 91 cents envisagé par le marché.

Côté chiffre d'affaires, Boeing a vu ses recettes progresser de 3% d'une année sur l'autre, à 16,5 milliards. C'est un peu moins bien que les 16,7 milliards attendus par les analystes. L'aviation civile a contribué pour 8,5 milliards (+5%) et la défense pour 7,7 milliards (+2%).

Pour 2009, Boeing a dit s'attendre désormais à un bénéfice courant par action (BPA) compris entre 4,70$ et 5,00$, contre une fourchette de 5,05$ à 5,35$ livrée en début d'année.

L'objectif de chiffre d'affaires annuel a été maintenu à 68-69 milliards et celui des livraisons d'avions commerciaux confirmé, à 480-485 unités.

Les analystes tablent sur un BPA de 4,57$ et sur des revenus de 67,8 milliards cette année.

«La plus grande ampleur de la récession au niveau mondial pose des difficultés sans précédent pour notre division d'aviation commerciale», a commenté le PDG Jim McNerney, cité dans le communiqué.

A fin mars, le carnet de commandes représentait 339 milliards de dollars pour Boeing, soit 4% de moins que son niveau un an plus tôt, en raison d'annulations de commandes dans l'aviation civile. Ce montant reste «presque cinq fois supérieur à nos revenus annuels», a souligné l'avionneur.

M. McNerney a affirmé que Boeing était «mieux positionné que la plupart des entreprises» pour faire face au durcissement de la conjoncture, en raison des mesures décidées en début de mois pour réduire sa production.

Cinq appareils 777 sortiront des chaînes de production chaque mois à partir de juin 2010, au lieu de sept jusque-là, tandis que le groupe a renoncé à augmenter, comme initialement prévu, la cadence pour les modèles 747-8 et 767.

«Les performances de la plupart de nos programmes restent solides», a insisté la direction, en assurant notamment faire «des progrès dans les étapes» de développement du programme 787.

Ce long-courrier promis comme le plus économe en carburant du marché a pris plus de deux ans de retard sur son calendrier initial. Ses premières livraisons sont prévues au premier trimestre 2010.

A la Bourse de New York, l'action Boeing prenait 2,73% à 37,65$ lors des échanges électroniques d'avant séance.