Le programme de fidélisation du Groupe Aéroplan (T.AER) pourrait connaître des difficultés si les consommateurs devaient commencer à craindre que d'éventuelles coupes chez Air Canada (T.AC.B) limitent leurs options de voyages, a estimé vendredi un analyste.

Selon l'analyste Neil Linsdell, de la firme Partenaires Versant, les membres d'Aéroplan qui déboursent une somme de 120 $ pour obtenir des miles de récompense avec leur carte de crédit pourraient remettre en question cette dépense s'ils perdent confiance en la capacité du transporteur aérien à surmonter ses problèmes financiers.

Le remplacement du chef de la direction d'Air Canada, Montie Brewer, par Calin Rovinescu, en début semaine, laisse croire que la compagnie aérienne songe à faire d'importantes réductions de coûts, en raison de la baisse de ses revenus. M. Rovinescu, un spécialiste des restructurations, avait joué un rôle clé dans la restructuration d'Air Canada, il y a cinq ans, lorsque la compagnie s'était placée sous la protection de la loi sur les faillites.

En 2008, 17 pour cent du chiffre d'affaires net de Groupe Aéroplan provenait de son transporteur partenaire, Air Canada. Mais 48 pour cent de ces revenus était toutefois issu de la Banque CIBC et d'American Express.

Depuis 2005, lorsqu'elle est devenue une compagnie indépendante d'Air Canada, Groupe Aéroplan a diversifié ses activités en achetant des programmes de fidélisation en Grande-Bretagne ainsi qu'au Moyen-Orient. Environ 80 pour cent de ces récompenses sont utilisées pour des voyages en avion.

Si Air Canada se plaçait de nouveau sous la protection de la loi sur les faillites, les miles de récompense d'Aéroplan seraient toujours valides. Mais l'entente du groupe avec le transporteur aérien risquerait cependant d'être renégociée à la baisse, fixant des conditions bien moins favorables.

Des coûts supplémentaires ou une réduction du nombre d'occasions d'utiliser leurs miles de récompense pourraient faire diminuer l'intérêt qu'ont les membres à les collectionner, a prévenu M. Linsdell.

L'analyste Jacques Kavafian, un des observateurs les plus réputés de l'industrie canadienne du transport aérien qui a lui-même prédit qu'Air Canada devrait réduire la taille de son réseau de moitié, a pour sa part estimé que l'effet pour le Groupe Aéroplan ne devrait pas durer très longtemps, puisque le programme de fidélisation s'allierait probablement à d'autres transporteurs.

Les actions d'Aéroplan ont reculé vendredi de 19 cents à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 7,78 $.