La CSeries prend de l'altitude avec un nouveau client, la société de nolisement Lease Corporation International Aviation Limited (LCI).

LCI, de Dublin, a passé auprès de Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] une commande ferme pour 20 appareils de la CSeries, soit trois biréacteurs CS100 de 110 places et 17 biréacteurs CS300 de 130 places. Cette commande ferme de 1,44 milliard US est assortie d'options pour 20 appareils additionnels.

 

Il s'agit d'une première commande pour le gros CS300. Il y a près de trois semaines, le transporteur allemand Lufthansa a passé une commande pour 30 biréacteurs CS100.

Le CS100 sera le premier des deux à prendre son envol. Il pourra entrer en service en 2013, alors que le gros CS300 suivra une année plus tard, en 2014.

L'analyste Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, a affirmé qu'il s'agissait d'une nouvelle positive, surtout compte tenu du climat économique actuel.

«Il faut se rappeler que Boeing et Airbus ont rapporté plus d'annulations que de nouvelles commandes au début de 2009, a-t-il écrit dans un rapport d'analyse. Pour Bombardier, c'est tout une réussite que d'annoncer une commande ferme pour 20 appareils.»

LCI loue des appareils à des transporteurs comme British Airways, Air France, Virgin Atlantic et Singapore Airlines. Il s'agit d'une filiale du groupe britannique Libra, société à capital fermé qui appartient à la famille Logothetis.

«LCI est une petite société, mais elle est tenue en haute estime, a commenté un analyste américain, Richard Aboulafia, vice-président de la firme Teal Group. Cette commande, c'est exactement ce dont la CSeries avait besoin.»

Benoît Poirier a affirmé de son côté que de récentes décisions prises par LCI pour renouveler sa flotte montraient que l'entreprise était bien gérée.

«L'entreprise a vendu 21 de ses appareils à la fin de 2007, probablement à des prix qui atteignaient alors des niveaux maximum, a-t-il écrit dans un rapport d'analyse. Cela témoigne de la qualité de l'équipe de direction en place.»

Le responsable des investissements chez LCI, Tasos Michael, a indiqué à La Presse Affaires que son entreprise prévoyait un marché de plus en plus important pour des appareils de 100 à 150 places efficaces et peu polluants. Il s'agit d'une question particulièrement importante en Europe, qui sera dotée d'un système d'échange de crédits d'émissions de dioxyde de carbone dès 2012.

«À leur entrée en service, les membres de la CSeries seront les appareils les plus verts de leur catégorie, a souligné M. Michael. Ils émettront 20% de moins de dioxyde de carbone et 50% moins d'oxyde d'azote que les appareils existants. Nous avons parlé à plusieurs transporteurs et nous prévoyons une grande demande pour ces avions.»

Le vice-président de Bombar-dier Avions commerciaux, Benjamin Boehm, a indiqué à La Presse Affaires que Bombardier allait continuer à «travailler fort» pour obtenir d'autres commandes cette année.

Un transporteur qui a manifesté son intérêt au sujet de la CSeries, Qatar Airways, a déclaré récemment qu'il avait «mis les négociations dans le congélateur». Bombardier ne perd toutefois pas espoir de réchauffer ces discussions.

«C'est normal qu'une des parties veuille parfois une pause, a déclaré M. Boehm. Je suis sûr que ça va recommencer.»

Plusieurs autres transporteurs ont fait connaître leur intérêt pour la CSeries, comme Air Canada, Mexicana, la société scandinave SAS, la société mongole Eznis et la société de nolisement américaine International Lease Finance Corporation.

«Mes préoccupations au sujet de la demande pour cet appareil commencent à diminuer, mais j'ai encore des préoccupations au sujet de la production de cet appareil», a déclaré Richard Aboulafia. L'analyste s'inquiète notamment au sujet de l'expertise du partenaire chinois de la CSeries, Shenyang Aircraft Corpotation, et des capacités financières de Bombardier.

Dans un marché baissier, l'action de catégorie B de Bombardier a perdu 4 cents pour clôturer à 2,96$ à la Bourse de Toronto hier.