Les Hélicoptères Canadiens ne sont pas à l'abri de la tempête, mais ils devraient mieux résister que les autres entreprises qui offrent des services héliportés.

«Le secteur des ressources naturelles ne représente que 20% de notre chiffre d'affaires, ou 35% si on ajoute le secteur gazier et pétrolier, a déclaré le président du Fonds de revenu Hélicoptères Canadiens, Jean-Pierre Blais, dans une entrevue téléphonique à La Presse Affaires hier. Nous sommes beaucoup moins à risque que d'autres entreprises d'hélicoptères au Canada, pour qui le marché des ressources représente de 80 à 90% du chiffre d'affaires. Nous avons diversifié notre entreprise au cours des dernières années par rapport aux autres.»  

Hélicoptères Canadiens, une entreprise de Les Cèdres, dans la région montréalaise, a notamment obtenu un contrat du ministère de la Défense des États-Unis pour le transport de fournitures et de passagers à bord de trois appareils Bell 212 en Afghanistan. Ce contrat devrait générer des revenus de 120 millions US sur cinq ans s'il est renouvelé chaque année.

 

«Ça va suppléer au manque à gagner au Canada», a affirmé M. Blais.

 

Le fonds de revenu devrait également renouveler dans les prochains jours une entente avec le service de transport médical de l'Ontario, ORNGE, pour soutenir ses activités héliportées. En vertu de cet accord, Hélicoptères Canadiens devrait vendre certains actifs à ORNGE.

 

L'entreprise vient aussi d'annoncer l'acquisition d'une participation de 49% dans Heli-Welders Canada, une entreprise de maintenance de Colombie-Britannique spécialisée dans les appareils Eurocopter.

 

Le fonds de revenu a quand même goûté au ralentissement au quatrième trimestre de l'exercice 2008. Les revenus ont diminué de 4,6% par rapport à la même période de l'exercice précédent pour atteindre 27 millions de dollars. Le nombre d'heures de vol rémunérées a chuté de 17,5%, mais l'utilisation d'un plus grand appareil, capable de voler aux instruments (IFR), a permis de hausser les prix facturés aux clients et de limiter ainsi les dégâts.

 

Le fonds de revenu a enregistré une perte nette de 300 000 $ au quatrième trimestre de 2008, comparativement à un bénéfice net de 3,2 millions à la même période de l'exercice précédent. Les résultats du quatrième trimestre de 2007 avaient toutefois bénéficié d'un recouvrement d'impôts de 5,9 millions, alors que le quatrième trimestre de 2008 n'a donné lieu qu'à un recouvrement de 2,2 millions, soit une différence de 3,7 millions.

 

Pour l'ensemble de l'exercice 2008, les revenus du fonds de revenu ont augmenté de 2,

3% pour atteindre 150,9 millions. Le bénéfice net a chuté de 28% pour se fixer à 15,3 millions. La direction d'Hélicoptères Canadiens a fait valoir que des coûts de formation plus élevés, dus à l'ajout du nouvel appareil IFR, expliquaient en partie cette diminution.

 

M. Blais a également souligné le fait que le bilan de l'entreprise était très solide. Elle pourrait profiter des occasions sur le marché pour procéder à d'autres acquisitions.

 

«Nous n'avons presque pas de dette, nous avons une capacité d'emprunt de 50 à 60 millions, nous aurons une rentrée d'argent importante lorsque nous vendrons des actifs à ORNGE, a-t-il indiqué. Nous avons toujours voulu aller chercher des entreprises qui se distinguent dans des activités de niche.»