Les revenus et les profits des transporteurs aériens canadiens vont descendre en vrille en 2009 pour ne reprendre de l'altitude qu'en 2010.

La plupart des employés devraient cependant demeurer à bord: selon le Conference Board du Canada, il ne faut pas s'attendre à des licenciements massifs.

«Les coûts de la main-d'oeuvre diminueront en 2009, mais les mises à pied devraient être minimales, indique Michael Burt, du Conference Board, dans un rapport de recherche sur l'industrie du transport aérien canadien rendu public hier. Les économies devraient plutôt venir de la réduction des heures supplémentaires et d'autres mesures semblables.»

Le Conference Board prévoit que les revenus de l'industrie devraient dégringoler de 9,5% en 2009, soit la chute la plus brutale depuis la crise du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2003. Les profits des transporteurs aériens devraient tourner autour d'un très maigre 106 millions de dollars, soit le plus mauvais résultat depuis 2004, alors qu'Air Canada émergeait de la protection de la loi sur les faillites.

Le carburant

Le Conference Board attribue les difficultés de l'industrie du transport aérien au ralentissement économique, qui fait chuter la confiance des consommateurs et des entreprises. L'institut de recherche note que les indicateurs de base de l'industrie se sont totalement inversés au cours des six derniers mois.

«Ce qui était la plus grande faiblesse de l'industrie, les prix élevés du carburant, est devenu un point positif, ces prix ayant diminué de moitié (en dollars canadiens) depuis leur sommet de l'été dernier, écrit M. Burt. Et inversement, la plus grande force de l'industrie, la croissance robuste de la demande pour des déplacements intérieurs, est devenue une source de faiblesse.»

Les transporteurs aériens ont déjà annoncé des mesures de réduction des coûts, notamment des baisses de capacité. Ces mesures ne seront cependant pas suffisantes pour maintenir les profits, qui devraient dépasser les 700 millions cette année.

Les Jeux olympiques

Le Conference Board prévoit un début de reprise en 2010, notamment avec les Jeux olympiques de Vancouver, qui devraient contribuer à stimuler la demande. La reprise de la croissance économique générale devrait également venir en aide à l'industrie du transport aérien, de même que les tendances démographiques. «Les baby-boomers sont sur le point d'entrer dans une période de leur vie qui est favorable aux voyages», écrit M. Burt.

À venir jusqu'à maintenant, les transporteurs aériens n'ont pas pleinement bénéficié de la baisse des prix du carburant en raison de la dévaluation de la devise canadienne et de leurs programmes de couverture.

«Cette pratique prudente leur a permis d'éviter les pires conséquences de la flambée des prix du pétrole l'été dernier, mais le déclin rapide de ces prix signifie maintenant que les transporteurs doivent enregistrer des pertes au niveau de ces programmes, écrit M. Burt. Heureusement, il s'agit d'un problème temporaire. Les transporteurs tireront pleinement avantage de la baisse des prix du carburant au fur et à mesure que ces contrats expireront.»

Le Conference Board prévoit des profits en hausse à partir de 2010, pour atteindre 529 millions de dollars en 2013.