D'un même souffle, Transat a annoncé hier un divorce et un remariage.

Transat et WestJet ont décidé de mettre fin à une entente de partenariat qui durait depuis 2003. Les deux parties ont soutenu que le divorce se faisait à l'amiable.

Transat a annoncé qu'elle unira désormais sa destinée avec celle de CanJet dans le cadre d'une entente semblable.

En vertu de l'entente initiale, Transat utilisait des appareils de WestJet pendant les fins de semaine pour desservir des destinations vacances. Traditionnellement, WestJet se préoccupait peu du marché des destinations vacances. Comme elle visait une clientèle d'affaires, elle n'utilisait pas tous ses appareils durant la fin de semaine.

 

De son côté, Transat, qui exploitait de gros porteurs de 250 à 340 sièges, pouvait accroître sa capacité et sa flexibilité opérationnelle en ayant accès aux appareils de WestJet, des Boeing 737 de 120 à 160 sièges.

Cette entente devait prendre fin en 2010. Mais voilà, WestJet a commencé à marcher dans les plates-bandes de Transat et à offrir elle-même des destinations vacances, notamment les Barbades, la République dominicaine et le Mexique.

L'entente a quand même résisté pendant trois ans.

«Est-ce qu'on aimait ça? C'est sûr que non, mais c'est un marché compétitif, on ne peut pas empêcher les autres de compétitionner», a commenté le vice-président exécutif responsable des voyagistes chez Transat, Nelson Gentiletti, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires.

Le véritable problème, c'est que les appareils de WestJet sont devenus de moins en moins disponibles.

«Nous avons notre propre stratégie, qui comprend plus de destinations vers le Sud et les États-Unis, a expliqué le porte-parole de WestJet, Richard Bartrem. Nous avons moins de capacité pour Transat.»

Transat avait donc plus de difficulté à avoir les vols qu'elle voulait, au moment où elle les voulait, et au prix qu'elle désirait.

«En vertu de notre plan d'affaires, il nous fallait baisser les coûts reliés aux avions, a souligné M. Gentiletti. Il fallait quelqu'un qui pouvait nous donner une meilleure structure de coûts que celle de WestJet.»

Transat s'est donc tournée vers CanJet, une entreprise plus jeune que WestJet, qui se concentre sur l'exploitation d'appareils et qui n'a donc pas une lourde structure commerciale à supporter. M. Gentiletti a ajouté que CanJet était une entreprise au capital privé, qui n'a donc pas à procéder à la divulgation de résultats trimestriels.

«CanJet est une entreprise familiale, a-t-il indiqué. Si elle fait un peu moins d'argent un trimestre, je présume que c'est moins problématique.»

Transat et CanJet ont donc signé une entente de partenariat de cinq ans, soit du premier mai 2009 au 30 avril 2014, avec deux options de renouvellement d'une année. Cette entente permettra à Transat de noliser des appareils Boeing 737-800 de 189 sièges de CanJet.

M. Gentiletti a cependant noté que Transat pourra aussi noliser des appareils de WestJet de temps en temps.

«Nous gardons une très bonne relation avec Transat», a soutenu M. Bartrem, de WestJet.

L'action de catégorie B de Transat a gagné 3 cents à la Bourse de Toronto pour clôturer à 10,69$. De son côté, le titre de WestJet a perdu 32 cents pour clôturer à 12,46$.