Deux des principales banques canadiennes ont vu leurs bénéfices croître au cours du dernier trimestre, mais si la performance de la Banque TD a répondu aux attentes des analystes, la Banque CIBC a raté la cible pour la première fois en quatre ans.

La TD et la CIBC ont respectivement dévoilé jeudi des profits nets de 2,96 milliards et 1,27 milliard. Dans les deux cas, il s'agit d'une croissance d'environ 9 %.

Ces deux banques ont profité de leurs activités au sud de la frontière au cours du trimestre. Les divisions de la TD et de la CIBC aux États-Unis ont chacune affiché des bénéfices en hausse de plus de 10 % pendant la période de trois mois terminée le 31 octobre.

Le dernier trimestre a couronné une « bonne année », a expliqué le président et chef de la direction de la CIBC, Victor Dodig, alors que le prêteur a poursuivi sa stratégie, notamment en augmentant la proportion de ses revenus générés à l'extérieur du Canada.

« Nos activités américaines ont affiché une croissance des bénéfices de 9 % en 2017 et de 16 % cette année, ce qui démontre que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre notre cible de 17 % en 2020 », a-t-il expliqué, au cours d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Le groupe entreprises et gestion des avoirs a affiché un bénéfice de 333 millions, en hausse de 16 %, alors qu'aux États-Unis, le résultat net a été de 131 millions, en progression de 22 %.

La CIBC a terminé l'exercice en générant un bénéfice net record, qui a été de 5,28 milliards, en hausse de 12 %. Toutefois, sa performance du quatrième trimestre s'est avérée sous les attentes des analystes.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le bénéfice ajusté par action de la banque a été de 3 $ au quatrième trimestre, comparativement à 2,81 $ par action l'an dernier. Les analystes sondés par Thomson Reuters Eikon anticipaient un profit ajusté par action de 3,04 $.

C'est la première fois en quatre ans que la CIBC livre une performance en deçà, a souligné Gabriel Dechaine, de la Financière Banque Nationale. Dans un rapport, l'analyste a indiqué que la performance avait été « solide » au Canada, mais que les marges aux États-Unis commençaient à afficher des « faiblesses ».

John Aiken, de Barclays Marchés des capitaux, a pour sa part souligné que la cinquième banque en importance au pays avait vu ses profits générés aux États-Unis reculer de 19 % par rapport au trimestre précédent, qui avait été solide.

La TD en hausse

Pour sa part, la TD a répondu aux attentes en affichant un bénéfice ajusté de 1,63 $ par action, comparativement à 1,36 $ par action au quatrième trimestre l'an dernier. Les analystes anticipaient un profit ajusté par action de 1,62 $.

La banque a souligné que les bénéfices de ses activités de détail au Canada avaient été de 1,74 milliard au quatrième trimestre, comparativement à 1,66 milliard il y a un an. Aux États-Unis, ce secteur a engrangé des profits de 1,11 milliard, en hausse de 44 %.

Pour l'exercice, le profit net de la TD s'est établi à 11,33 milliards, alors qu'il avait été de 10,52 milliards en 2017.

« Je suis extrêmement heureux des résultats que nous avons dégagés au quatrième trimestre, grâce auxquels une excellente année s'est conclue de brillante façon », a souligné le président et chef de la direction de la TD, Bharat Masrani.

Les analystes ont souligné que la division américaine de la banque, qui compte plus de 1200 succursales, avait généré d'importants bénéfices, alors qu'au Canada, des dépenses plus élevées ont pesé sur les résultats.