La plus récente démarche de désyndicalisation menée par un groupe d'employés de la Banque Laurentienne vient d'échouer.

Déposée au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) à la mi-octobre, la requête visant à révoquer l'accréditation syndicale couvrant les quelque 1250 employés syndiqués de l'institution financière québécoise a été rejetée hier.

Le syndicat contestait la requête et soutenait que des gens avaient été forcés de signer un document de révocation sous le couvert de la menace.

Dans sa décision, le CCRI souligne notamment avoir remarqué des irrégularités dans les déclarations confidentielles présentées à l'appui de la demande de révocation. Pour l'aider dans son processus décisionnel, le CCRI avait délégué un agent de relations industrielles pour enquêter.

Le CCRI indique que lors de son enquête, l'agent a découvert que plusieurs employés affirmaient ne pas avoir signé la déclaration qui figurait à leur nom. L'agent a poussé son enquête afin de vérifier les signatures de ces employés et a constaté que les déclarations soumises en preuve en soutien de la demande de révocation comportaient des signatures falsifiées, précise le CCRI.

« Le dépôt de document falsifié en soutien d'une demande de révocation est inacceptable et entache l'ensemble de la preuve déposée dans le cadre de cette demande », peut-on lire dans la décision.

« Les faits sont extrêmement troublants », a commenté Kateri Lefebvre, directrice exécutive du SEPB-Québec, un syndicat affilié a la FTQ qui représente les employés de la Laurentienne.

Nouvel échec

Une précédente tentative de désyndicalisation avait échoué en début d'année. Plus de 60 % des employés ayant voté s'étaient alors prononcés en faveur du syndicat. Le contrat de travail des employés syndiqués est échu depuis le 31 décembre dernier.

Seule banque au pays à compter des employés syndiqués, la Laurentienne emploie plus de 3800 personnes au Canada.

La Banque Laurentienne présentera ses résultats de fin d'exercice la semaine prochaine.

La Laurentienne s'est lancée depuis trois ans dans un ambitieux plan de transformation sur sept ans qui vise à augmenter substantiellement l'actif de la banque et à mettre davantage l'accent sur le conseil financier et la bonification des services sur les plateformes numériques. Depuis la mise en place du plan, la banque a notamment procédé à la fusion de 50 succursales, implanté un nouveau système informatique et réalisé deux acquisitions. Quelques centaines de postes ont été éliminés au sein de la banque depuis la mise en place du plan de transformation.

L'action de la Banque Laurentienne, qui a perdu plus de 30 % de sa valeur depuis un an, a clôturé à 41,33 $ hier à Toronto. Le titre avait touché avant-hier 40,25 $, son plus bas niveau de l'année.