La Banque Laurentienne quitte le créneau de l'agriculture. L'institution financière s'est entendue avec la Banque Nationale pour lui céder son portefeuille de prêts en financement agricole, qui totalise presque un demi-milliard, a appris La Presse.

De son côté, la Nationale bonifie de 10 % son portefeuille de prêts agricoles et rétrécit l'écart qui la sépare de Desjardins, leader dans le secteur.

Le transfert du portefeuille de la Laurentienne prendra officiellement effet le 30 avril. Sa valeur s'élève à 474 millions, selon les informations tirées du rapport annuel 2017 de la banque. D'après nos informations, les transactions du même genre se font habituellement à la valeur des actifs. La Banque Laurentienne devrait fournir des détails entourant l'entente lors de la présentation de ses prochains résultats trimestriels à la fin du mois de mai.

1000 Nombre approximatif de prêts que compterait le portefeuille agricole de la Banque Laurentienne, accordés pour l'essentiel au Québec

Le financement agricole peut notamment être utilisé pour acheter de la machinerie ou de l'équipement, une ferme ou une entreprise existante, ou pour en démarrer une. Il peut aussi servir à agrandir des locaux ou à lancer une gamme de produits.

En date du mois de janvier, la Banque Nationale détenait pour 5 milliards de dollars de prêts agricoles sur un total de prêts commerciaux de 52 milliards. Desjardins, de son côté, est le prêteur numéro un au Québec en agriculture. Son portefeuille global dans le secteur est de 8 milliards de dollars de prêts. Financement agricole Canada est l'autre acteur important dans le secteur avec 3,8 milliards de dollars de prêts en agriculture au Québec.

STRATÉGIE

La Laurentienne a décidé de renoncer au financement agricole dans une optique de spécialisation. « Les services aux entreprises ont une stratégie de spécialisation. Dans le cadre de cette stratégie, ils révisent de façon régulière où ils sont présents. Le créneau agricole ne correspondait plus à la stratégie de la banque », a indiqué à La Presse Hélène Soulard, vice-présidente adjointe aux communications à la Laurentienne.

Elle précise que 13 employés de la banque sont touchés par la transaction.

« Nous avons bien hâte de pouvoir servir ces entrepreneurs agricoles de partout au Québec », a commenté le vice-président aux affaires publiques de la Banque Nationale, Claude Breton.

« Les pertes sur prêts en agriculture sont généralement plus faibles que pour d'autres types de prêts. » - Claude Breton

La Banque Laurentienne procède actuellement à un repositionnement de ses activités dans le cadre d'un plan de transformation de sept ans présenté il y a deux ans. Cette transformation a notamment pour objectif d'augmenter substantiellement l'actif de la banque - actuellement d'un peu moins de 50 milliards - afin qu'il atteigne 70 milliards d'ici quatre ans.

Si, du côté des services aux entreprises, la banque veut se démarquer en ciblant certaines niches d'activités, comme le financement d'équipements et de stocks, elle tente aussi d'optimiser et de simplifier ses activités de détail. Cette stratégie a mené à la réorganisation du réseau de succursales et à la fusion d'une cinquantaine d'entre elles. L'accent est mis sur le conseil financier et sur la bonification des services sur les plateformes électroniques et en ligne.