Aimia a évité une bataille avec son plus grand actionnaire, qui aurait pu éclater lors de son assemblée annuelle du mois prochain, en s'entendant avec Mittleman Brothers Investment Management, qui réclamait des changements au sein de l'exploitant de programmes de fidélisation.

Dans le cadre de l'entente, le président et chef de la direction de Mittleman Brothers, Philip Mittleman, âgé de 47 ans, a été nommé sur le conseil d'administration en tant qu'administrateur indépendant. Aimia a en outre annoncé la nomination de Jeremy Rabe, âgé de 41 ans, fondateur et partenaire d'On Point Loyalty, une firme d'investissement et de conseils spécialisée dans l'industrie des programmes de fidélisation des transporteurs aériens.

Brian Edwards, le fondateur de BCE Emergis, âgé de 68 ans, a lui aussi été nommé en tant qu'administrateur indépendant, d'après les documents réglementaires présentés en vue de l'assemblée annuelle des actionnaires de l'entreprise, qui devrait avoir lieu le 27 avril à Montréal.

M. Mittleman était mécontent de la vente des activités Nectar d'Aimia au détaillant britannique Sainsbury et avait indiqué avoir l'intention de demander des changements au sein de l'entreprise. Sa firme détient une participation de près de 15 % dans Aimia, selon Thomson Reuters.

En marge de la nomination de MM. Mittleman et Rabe, Aimia a dit avoir signé un accord moratoire avec la firme d'investissement.

M. Mittleman a accepté de ne pas entreprendre d'actions contre Aimia - soit solliciter des votes par procuration, demander la tenue d'une assemblée spéciale, proposer le retrait d'un membre du conseil, effectuer de la vente à découvert ou faire des déclarations désobligeantes au sujet de l'entreprise - d'ici le 1er juillet 2019.

« La combinaison d'expertise que possèdent ces candidats dans les secteurs de la technologie, des programmes de fidélisation et des voyages rehausse les compétences de notre conseil d'administration », a fait valoir, lundi, dans un communiqué le président du conseil d'administration d'Aimia, Robert Brown.

Les nouveaux membres du conseil remplaceront l'ancien sénateur Michael Fortier et Douglas Port, qui ont indiqué qu'ils ne chercheraient pas à être réélus au conseil d'Aimia.

Dans une note aux actionnaires, l'entreprise a indiqué qu'elle examinerait la performance de l'entreprise l'an dernier et discuterait de ses plans pour l'avenir. « L'année 2017 fut assurément une année difficile pour la Société et ses actionnaires, surtout pour ceux qui ont des positions à long terme », a-t-elle indiqué dans sa circulaire de sollicitation.

L'action d'Aimia a été durement touchée, l'an dernier, lorsqu'Air Canada a annoncé qu'il ne renouvellerait pas son entente avec le programme de fidélisation Aéroplan lors de son expiration, en juin 2020. Le titre d'Aimia se négocie maintenant en deçà du quart de sa valeur avant l'annonce du transporteur aérien.

Entre-temps, le chef de la direction d'Aimia, David Johnson, a touché une rémunération de 3,25 millions de dollars pour l'exercice 2017, en hausse par rapport à celle de 2,5 millions de l'exercice précédent. M. Johnson a été nommé chef de la direction par intérim en janvier, avant d'obtenir le poste en bonne et due forme à compter du 11 mai.

Son prédécesseur, Rupert Duchesne, a reçu 6,19 millions, comparativement à 4,5 millions en 2016. M. Duchesne a pris sa retraite le 10 mai après un congé de maladie de quatre mois. Sa rémunération comprenait une indemnité de départ de 3,53 millions liée à sa retraite.