Wells Fargo a annoncé jeudi un plan d'économies supplémentaires de 2 milliards de dollars par an d'ici fin 2018, dans l'espoir de tourner la page de l'affaire des comptes bancaires fictifs ouverts sans l'autorisation de clients.

Ces nouvelles économies viennent s'ajouter à un programme de réductions de coûts de 2 milliards de dollars d'ici 2018 déjà annoncé en janvier.

L'établissement de San Francisco va notamment automatiser des tâches, fermer des agences bancaires et centraliser des fonctions d'arrière-guichet (marketing, ressources humaines, cellules informatiques et technologiques...). Wells Fargo, qui emploie quelque 273 000 salariés, dispose du plus important réseau d'agences des banques américaines et va en fermer 450, soit 7,5% des 6000 ouvertes actuellement. Cette mesure, qui va sans doute s'accompagner de suppressions d'emplois, devrait permettre d'économiser 170 millions par an.

Ces annonces devraient doper les bénéfices espère Wells Fargo, qui a enregistré quelque 200 000 ouvertures de comptes en moins comparé à la période précédant l'éclatement de l'affaire des comptes fictifs en septembre dernier.

À Wall Street, le titre décrochait de 2,89% à 53,14% vers 10h45 suivant les annonces, les marchés semblant ne pas être convaincus.

En effet, hormis les fermetures d'agences, les pistes d'économies ne sont pas très claires car Wells Fargo doit renforcer ses procédures de contrôle et de surveillance de ses activités et ses infrastructures technologiques. Pour ce faire, la firme doit embaucher et recourir aux consultants, ce qui est de nature à augmenter ses coûts.

Wells Fargo fait par ailleurs face à de nombreuses plaintes, qui pourraient aboutir à des accords dont les montants risquent d'alourdir la facture des dépenses. La banque a elle-même déjà prévenu que ses frais juridiques devraient augmenter d'environ 200 millions de dollars supplémentaires dans les prochains mois comparé à ses estimations initiales. Au premier trimestre, les coûts et dépenses ont augmenté de 6% à 13,8 milliards de dollars.

Wells Fargo a reconnu avoir ouvert deux millions de comptes fictifs, entre le 1er mai 2002 et le 30 avril 2017, qui avaient permis à ses employés de toucher des primes liées à la vente de nouveaux produits aux clients.

Après la découverte de ces malversations, 5300 employés avaient été licenciés et Wells Fargo a écopé d'une amende de 185 millions de dollars. John Stumpf, son PDG au moment de la découverte du scandale, a démissionné.