La Banque Nationale pousse un peu plus loin sa collaboration avec les pionniers de la révolution numérique. La plus grande banque de la province prend une participation minoritaire stratégique dans Nest Wealth, un robot-conseiller de Toronto.

L'investissement de six millions de dollars est relativement petit pour la banque. Mais les dirigeants croient que l'accord conclu avec cette fintech - nom donné aux entreprises de technologies financières qui forcent les institutions bancaires à réfléchir autrement - permettra d'améliorer da façon importante l'expérience client.

« Si les fintechs ont donné une leçon aux banques, c'est parce qu'elles ont fait des pas de géant en expérience client », dit le grand patron de la gestion de patrimoine à la Banque Nationale, Martin Gagnon.

La Banque Nationale possédait déjà une forme de robot-conseiller avec sa plateforme InvestCube, lancée il y a trois ans, qu'elle présente comme un système intelligent de gestion de placements à faible coût.

« Le terme robot-conseiller est utilisé à toutes les sauces. Ça veut tout dire et ça ne veut rien dire. InvestCube est un produit de base qui présente la recette standard d'un robot-conseiller », explique Martin Gagnon.

« Par contre, ce qu'on n'avait pas encore développé est le volet numérique de l'expérience du client qui investit dans un robot-conseiller. C'est-à-dire une ouverture de compte simplifiée, la possibilité de modifier facilement ses objectifs en ligne, etc. C'est essentiellement ce qu'on va chercher avec Nest Wealth. »

- Martin Gagnon

On dénombre une dizaine de robots-conseillers indépendants au Canada, quelques gros et certains très petits. Les actifs sous gestion au pays dans ce marché relativement nouveau dépassent déjà le milliard de dollars, selon le président fondateur de Nest Wealth, Randy Cass.

Le leader du secteur au pays, en termes d'actifs, de visibilité et d'outil pour les investisseurs est WealthSimple. Tout comme Nest Wealth, Wealthsimple a été fondée à Toronto il y a trois ans. Par l'entremise de sa filiale Financière Power, le conglomérat montréalais Power Corporation - propriétaire de La Presse - a investi 30 millions dans Wealthsimple en 2015.

CIBLER LES BESOINS DES CLIENTS

Bien que le marché dans lequel oeuvrent Nest Wealth et Wealthsimple soit en croissance, Martin Gagnon soutient que les investisseurs pleinement autonomes ne représentent que 10 ou 15 % de la population.

« La grande majorité des gens ont quand même besoin de conseils. Équiper nos planificateurs financiers en succursales et les conseillers en placement de la Financière Banque Nationale avec la solution Nest Wealth Pro va les aider à aller plus loin dans la découverte des besoins des clients », dit-il.

L'investissement dans Nest Wealth est la plus récente initiative en fintech de la sixième banque en importance au pays. Il survient après le partenariat signé avec le prêteur alternatif américain Lending Club l'an passé et celui conclut avec le site de financement participatif Ulule l'année précédente.

L'accord avec Lending Club, par lequel la Banque Nationale s'est engagée à racheter des centaines de millions de dollars d'actifs sur le marché américain, avait été décrit par le PDG Louis Vachon comme la « plus importante transaction jamais faite par une banque canadienne avec une fintech ».

Photo Graeme Roy, La Presse canadienne

On dénombre une dizaine de robots-conseillers indépendants au Canada, quelques gros et certains très petits.

NEST WEALTH EN BREF

ACTIVITÉS : solutions de gestion de patrimoine automatisées

ANNÉE DE FONDATION : 2014

SIÈGE SOCIAL : Toronto

PRÉSIDENT FONDATEUR : Randy Cass

ACTIONNAIRES : Randy Cass, les employés, Metroland, Banque Nationale

ACTIF MOYEN DÉTENU PAR LES CLIENTS : 165 000 $

NOMBRE DE CLIENTS : plusieurs milliers

ÂGE MOYEN DES CLIENTS : 45 ans

ACTIF SOUS GESTION : plus de 100 millions