Le Trésor italien a perdu 4,11 milliards d'euros (5,73 milliards de dollars) dans des opérations sur des produits dérivés avec la banque d'affaires américaine Morgan Stanley, a déploré vendredi la Cour des comptes, qui a ouvert une enquête.

Dans un discours à l'inauguration de l'année judiciaire, la procureure de la Cour des comptes du Latium, Donata Cabras, a évoqué une enquête d'une «complexité indiscutable» sur des instruments financiers dérivés négociés entre le ministère italien des Finances (MEF) et la banque américaine.

«Les montants versés à la banque d'affaires pour la restructuration et la fermeture des opérations» sur les produits dérivés «sont supérieurs à 3 milliards d'euros, un chiffre qui représente la composante la plus importante des dommages reprochés à la banque et aux dirigeants du MEF», a déclaré Mme Cabras.

La Cour des comptes a aussi ajouté à ce chiffre d'autres éléments comme les intérêts que les trois milliards d'euros auraient pu générer pour les caisses de l'État depuis janvier 2012, date de clôture des opérations, pour arriver à «un dommage global» de 4,11 milliards d'euros.

Cette situation «a été favorisée par la double casquette» de la banque américaine qui «non seulement vend à l'État des produits financiers dérivés» mais s'occupe également «d'acheter, avec continuité, des titres de la dette publique italienne», a souligné Mme Cabras.