Un collectif d'employés des institutions européennes a annoncé lundi avoir déposé une plainte contre la Commission, lui reprochant sa passivité après l'embauche controversée par la banque Goldman Sachs de l'ancien président de l'exécutif européen José Manuel Barroso.

La plainte du groupe «EU employees» («employés de l'UE», en français) a été déposée auprès du Médiateur européen, une instance indépendante chargée de mener des enquêtes sur des cas de «mauvaise administration» au sein des institutions de l'Union, selon un communiqué du collectif.

Celui-ci avait déjà été à l'origine d'une pétition en ligne, lancée à l'été dernier et qui a recueilli plus de 150 000 signatures, demandant des sanctions contre l'ancien président de la Commission, M. Barroso.

En rejoignant la banque américaine Goldman Sachs, il «déshonore la fonction publique européenne et l'UE dans son ensemble», avait-il fait valoir dans ce texte, soulignant l'implication de ce nouvel employeur dans la crise des subprimes.

La vague d'indignation suscitée par cette embauche avait poussé la Commission à saisir son comité d'éthique, mais ce dernier, tout en désapprouvant le choix de M. Barroso, avait conclu qu'il n'avait pas violé les règles en vigueur.

«À ce jour, à notre connaissance, la Commission n'a pas pris de décision finale», a regretté lundi le collectif «EU employees», qui demande que l'exécutif européen porte l'affaire Barroso devant la Cour de justice de l'UE et plaide pour la suspension des droits à la retraite de l'ancien président de l'exécutif.

Fin novembre, son successeur Jean-Claude Juncker a proposé de nouvelles règles d'éthique plus strictes à l'avenir. Il a notamment mis sur la table un rallongement de la période pendant laquelle les anciens commissaires doivent rendre des comptes sur leurs parcours professionnels (de 18 mois actuellement à trois ans).

L'ONG Transparency International et le Médiateur de l'UE, Emily O'Reilly, avait salué cette annonce, tout en la qualifiant d'insuffisante face aux risques de conflits d'intérêts.

«Certains emplois ne cesseront pas d'être problématiques simplement parce que deux ou trois ans seront passés», avait notamment souligné Mme O'Reilly, demandant des règles de conduite plus explicites, assorties de sanctions sur le plan administratif.