Une des premières entreprises de technologie financière, également appelées «fintech», avec laquelle la Banque Nationale a conclu un partenariat se trouve plongée dans une controverse aux États-Unis.

Le grand patron du prêteur alternatif Lending Club a été poussé vers la sortie lundi dans la foulée d'irrégularités en lien avec les règles de fonctionnement de l'entreprise américaine.

Renaud Laplanche aurait ainsi contrevenu aux règles en revendant à un seul investisseur 22 millions $ US de prêts sans respecter certaines exigences de ce dernier en matière de solvabilité.

Par l'entremise de sa filiale américaine Credigy, spécialisée dans l'achat et le recouvrement de comptes clients en souffrance, la Banque Nationale s'est engagée à acheter 300 millions $ US de prêts auprès de Lending Club.

Depuis la signature de l'entente plus tôt cette année, la sixième banque en importante au pays a déjà racheté pour approximativement 150 millions $ US de son partenaire.

«Nous allons demeurer à l'affût et suivre la situation, a répondu le porte-parole de la Nationale, Claude Breton, lorsque questionné sur le sujet. Pour le moment, nous estimons que notre méthode est robuste.»

Celui-ci a expliqué que la banque achetait les hypothèques individuellement selon ses critères de sélection, ajoutant que le rendement du partenariat était toujours au rendez-vous.

En dépit de la controverse, la Banque Nationale - aussi associée avec le site de financement participatif Ulule - n'a pas l'intention de mettre fin à son entente avec Lending Club.

«Nous et notre filiale avons eu déjà eu des discussions avec eux», a dit M. Breton, ajoutant que la controverse entourant Lending Club n'allait pas compromettre la conclusion d'ententes similaires avec d'autres sociétés.

Une des étoiles montantes des fintech aux États-Unis, Lending Club, qui a vu le jour il y a neuf ans, a fait son entrée à la Bourse de New York vers la fin de 2014.

Plusieurs dirigeants des banques canadiennes, dont le grand patron de la Banque Nationale, Louis Vachon, plaident pour un encadrement plus serré de ces nouveaux joueurs dans le secteur qui ne sont pas soumis aux mêmes règles que les institutions financières.

Engagée au Cambodge

La Banque Nationale a par ailleurs fait grimper à 90 pour cent sa participation dans une banque cambodgienne après avoir injecté 103 millions $ US de plus dans l'institution.

Auparavant, la banque québécoise détenait 42 pour cent de l'Advanced Bank of Asia (ABA Bank).

La Banque Nationale a investi au total 148 millions $ US dans cette institution dans le cadre de sa stratégie de croissance internationale visant à accroître sa présence dans certains marchés émergents.

La contribution d'ABA Bank au résultat dilué par action de la banque québécoise pour l'exercice 2016 s'élèvera à 17 cents par action, ce qui inclut un gain à la réévaluation du placement antérieur de 12 cents par action.

Fondée en 1996, ABA Bank, qui offre des produits et services financiers à des particuliers ainsi que des entreprises, compte quelque 1300 employés et 35 succursales. L'institution gère un actif d'environ 925 millions $ US.

La Nationale a par ailleurs prévenu qu'elle ne prévoyait pas effectuer d'autres investissements significatifs à l'étranger au cours de la prochaine année afin de se concentrer sur la consolidation de ses activités actuelles.