Considérée comme la banque des puissants, Goldman Sachs s'ouvre au grand public au moment où les profits du prestigieux établissement new-yorkais sont rognés par le ralentissement du courtage et une régulation plus stricte.

D'ordinaire, le ticket d'entrée chez Goldman Sachs est d'un million de dollars. Mais les choses ont changé avec l'ouverture de GS Bank, une plateforme bancaire en ligne sur laquelle tout Américain disposant d'un dollar peut ouvrir un compte d'épargne.

Cette plateforme, ouverte en fin de semaine dernière, a été héritée de GE Capital, le bras financier du conglomérat General Electric, qui a vendu pour 16 milliards de dollars de dépôts bancaires à Goldman Sachs et lui a transféré 145 000 clients, principalement des particuliers.

Goldman Sachs veut faire grossir ces chiffres au plus vite puisqu'elle offre un taux d'intérêt de 1,05% aux épargnants, soit davantage que le taux de rémunération de 0,01% proposé par Chase, filiale de banque de détail de JPMorgan, Citibank, Bank of America et Wells Fargo.

La firme, dont l'image a été égratignée par la crise financière, peut se permettre une telle rémunération parce qu'elle n'a pas à supporter les coûts rattachés à un réseau d'agences et à des procédures de contrôles exigées par les régulateurs.

Outre les comptes épargne, Goldman Sachs propose aussi aux particuliers d'investir dans des certificats de dépôts dont le taux de rémunération est de 2% contre moins de 1% chez ses rivales américaines. Le montant minimum est de 500 dollars et ce placement peut être souscrit pour une durée comprise entre six mois et six ans.

«Nous voulons fournir la meilleure qualité de services possible aux clients», explique sur son site internet Goldman Sachs, qui n'a jamais exercé le métier de banquier «populaire» depuis sa création en 1869.

Ce grand saut dans la banque de détail est aussi un moyen pour Goldman Sachs de trouver de nouvelles sources de revenus au moment où les gros bénéfices des banques d'affaires sont engloutis par les difficultés du courtage de produits financiers sur fond de ralentissement de la croissance mondiale.

La rentabilité du titre de la banque new-yorkaise a été divisée par plus de deux en un an à 6,4% au premier trimestre.

Les régulateurs ont en outre limité les activités de marchés à forts risques et demandent parallèlement aux grandes banques de muscler leurs fonds propres pour pouvoir s'en sortir seules en cas de nouvelle crise financière.

Les dépôts enregistrés par Goldman Sachs pourraient être de bon augure pour Mosaic, la plateforme de prêts aux particuliers et aux PME que la banque envisage de lancer d'ici la fin de l'année pour concurrencer les start-ups de prêts alternatifs LendingClub et Prosper Marketplace.

Pour rassurer le grand public, Goldman Sachs précise que son activité de banque de détail est supervisée par quatre régulateurs dont la banque centrale (Fed) et le département des services financiers de New York (NYDFS).