Deux mois après la fermeture de deux points de service dans la région de Joliette, des membres du Mouvement Desjardins poursuivent leur bataille en vue de faire destituer le conseil d'administration de la Caisse de Kildare, qu'ils accusent d'une série de pratiques «douteuses» et «antidémocratiques».

Martin Malo, président de l'Action Coalition pour notre Caisse Desjardins (ACCD), rencontrera ce matin les médias à Montréal dans l'espoir de sensibiliser la population à son combat. Un vote sur la destitution en bloc du conseil - un geste rarissime dans l'histoire du Mouvement Desjardins - suivra la semaine prochaine, pendant une assemblée extraordinaire tenue à Saint-Ambroise-de-Kildare.

«On n'a rien contre la rentabilité, mais de là à bafouer les membres de cette façon-là, c'est inacceptable, a déploré M. Malo à La Presse Affaires. C'est quand même un fleuron québécois, Desjardins.»

La grogne de l'ACCD remonte au printemps dernier, lorsque la Caisse de Kildare a annoncé la fermeture imminente des points de service de Sainte-Marcelline et Sainte-Béatrix, qui tombent sous sa responsabilité. Cette décision correspond à une tendance forte observée chez Desjardins, qui a aboli 15% de ses succursales en région - plus de 210 - depuis cinq ans.

Micro coupé

Selon Martin Malo, les membres du C.A. de la Caisse de Kildare ont commis une série d'irrégularités lors d'une assemblée tenue le 20 avril dernier. Ceux-ci auraient «délibérément tenté de brimer le droit de s'exprimer démocratiquement», en ordonnant à un technicien de couper le son des micros lors de la période de questions, dit-il.

M. Malo accuse aussi la présidente du conseil, Isabelle Mireault, d'avoir «abusé de ses pouvoirs» pendant cette assemblée.

Mme Mireault n'a pas voulu répondre directement aux accusations de l'ACCD en raison du vote de mardi prochain. Elle soutient toutefois que les décisions du conseil «ont toujours été prises dans l'intérêt des membres». Elle souligne aussi que la décision de fermer deux points de service «n'a pas été prise de gaieté de coeur», mais qu'elle repose sur des études rigoureuses menées depuis 2012.

André Chapleau, porte-parole de Desjardins, fait pour sa part valoir que les C.A. des Caisses sont «autonomes» et que le Mouvement respectera la décision des membres de Kildare. Il ajoute du même souffle que le conseil de cette Caisse a toujours fait un travail «sans reproche».

Les cas de destitution d'un C.A. sont extrêmement rares au sein du Mouvement Desjardins. L'un des rares à être documentés remonte à 1999, à Sutton.