La firme canadienne de notation de crédit DBRS a décidé d'inscrire une note de «révision à tendance négative» à la cote qu'elle accorde aux sept plus grosses institutions bancaires au Canada, dont le Mouvement Desjardins et la Banque Nationale.

La raison? C'est qu'après avoir analysé l'impact du projet fédéral de réglementation accrue des groupes bancaires - un projet annoncé dans le dernier budget fédéral -, les analystes de DBRS en ont conclu à une réduction du soutien qui serait disponible pour les groupes bancaires auprès des autorités financières canadiennes en cas de graves difficultés avec leur bilan et leur capital réglementaire.

«De notre point de vue, les changements anticipés dans la législation et la réglementation bancaires au Canada réduisent les possibilités d'une assistance conjoncturelle des autorités envers ces institutions bancaires d'importance systémique au Canada», écrit DBRS dans un bref commentaire technique diffusé hier matin de ses bureaux à Londres.

Ce commentaire sur les groupes bancaires canadiens provenait de Londres parce qu'il était intégré dans un avis plus complet de «révision à tendance négative» concernant la cote attribuée à 38 groupes bancaires en Europe.

Cet avis de DBRS en Europe découle aussi de son examen des conséquences de l'entrée en vigueur progressive depuis un an, dans les pays de l'Union européenne, de la nouvelle réglementation concernant le renflouement ou la liquidation ordonnée de groupes bancaires d'importance, en cas de difficultés insurmontables par eux-mêmes.

Au Canada, la firme DBRS précise que la note de «révision à tendance négative» ajoutée à la cote des principaux groupes bancaires reste à confirmer d'ici la fin de l'année, alors que l'on devait en savoir davantage sur les détails de ces changements à la législation couvrant les bilans bancaires.

Par ailleurs, au sujet du Mouvement Desjardins, et même s'il relève d'une législation québécoise, la firme DBRS explique l'avoir inclus dans son groupe de banques de juridiction fédérale parce que, d'une part, il s'agit d'une «institution d'importance systémique au Québec». D'autre part, considère DBRS, «même si on s'attend à un soutien du gouvernement du Québec à Desjardins en cas de difficultés, une éventuelle réduction du soutien du gouvernement canadien aux grandes banques pourrait avoir un impact négatif sur la notation accordée à Desjardins».