Pour la deuxième fois en quatre mois, la Banque Nationale (T.NA) effectue un investissement de plusieurs millions de dollars pour une prise de participation au capital d'un groupe financier africain.

Cette fois, il s'agit de la société NSIA, un groupe de services financiers et d'assurance établi à Abidjan, en Côte d'Ivoire, dont les activités s'étendent dans 12 pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale.

NSIA gère un actif de 1,7 milliard avec ses 83 filiales et succursales qui regroupent 1500 employés, en plus d'un réseau de 42 agences d'assurances qui comptent 2000 agents et courtiers.

La marque NSIA représente d'ailleurs l'abréviation du nom d'origine du groupe fondé en 1995: la Nouvelle Société Interafricaine d'Assurance.

En décembre dernier, la Banque Nationale avait acquis pour 16 millions une participation de 9,5% au capital de la banque AfrAsia, basée à l'île Maurice, au large de Madagascar et de l'Afrique de l'Est.

Participation de 21%

Chez l'ivoirienne NSIA, la Banque Nationale obtiendra une participation de 21% au terme d'une transaction effectuée conjointement avec le groupe Amethis Finance, qui en retiendra 5%. Les deux rachètent la part du capital de NSIA que détenait le fonds d'investissement Emerging Capital Partners (ECP) depuis 2008.

Le montant définitif de cette transaction à double niveau n'est pas encore divulgué par la Banque Nationale, avant sa conclusion officielle prévue d'ici juillet prochain.

Néanmoins, ce montant a déjà été ébruité aux environs de 110 millions d'euros dans la presse africaine. Et hier, lors d'une conférence financière à Montréal, le président et chef de la direction de la Nationale, Louis Vachon, a indiqué qu'il «ne devrait pas dépasser 116 millions de dollars».

Aussi, ce placement pour 21% de NSIA devrait ajouter pour 3 cents par action en profit à la banque dès son exercice 2016, qui débutera en novembre prochain.

Cette prise de participation dans une deuxième société financière en Afrique s'inscrit dans la récente stratégie de développement de la Nationale vers les économies émergentes par des investissements ciblés au capital d'entreprises à bon potentiel de croissance.

L'an dernier, les dirigeants de la banque avaient fait part d'un budget de 200 millions dans son plan d'affaires pour ce type d'investissements de croissance hors du Canada.

Avant ses deux placements en Afrique, une première transaction en ce sens avait été réalisée en septembre au Cambodge. La Nationale a acquis pour l'équivalent de 26 millions une participation de 30% au capital de la banque locale ABA, qui comptabilise un actif d'un demi-milliard de dollars US.

À l'égard de NSIA en Côte d'Ivoire, le président de la Nationale estime qu'il s'agit d'une entreprise financière qui détient «une feuille de route remarquable, grâce au leadership de son fondateur, Jean Kacou Diagou, et à une vision judicieuse de son développement».

«L'expertise de NSIA, combinée aux compétences et au réseau d'affaires d'Amethis Finance en Afrique, seront à la source d'une création de valeur distinctive pour la Banque Nationale», a indiqué M. Vachon par voie de communiqué.

Quant au président-fondateur de NSIA, Jean Kacou Diagou, il décrit ce «partenariat avec la Banque Nationale» comme une «alliance de long terme guidée par le souci de créer de la valeur pour nos deux institutions et de servir le développement économique du continent africain».

«Fort potentiel de développement»

Selon la Banque Nationale, «les régions de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique centrale sont encore peu desservies en matière de services financiers et possèdent un fort potentiel de développement, avec une population de plus de 490 millions d'habitants».

Avec l'ivoirienne NSIA, la banque québécoise espère aussi profiter d'un «avantage concurrentiel» dans ces régions d'Afrique qui «comptent le français pour principale langue et un bassin important d'entreprises avec lesquelles le Canada peut renforcer ses liens commerciaux».