Aéroplan ne veut pas que ses membres pâtissent de la réduction des frais que Visa et MasterCard imposent aux commerçants.

«La question, c'est de savoir s'il y aura une petite réduction dans la valeur des récompenses, a déclaré Rupert Duchesne, président et chef de la direction d'Aimia, société qui gère le programme Aéroplan, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires jeudi. C'est ce que nous allons examiner au cours des prochains mois, mais notre objectif, c'est qu'il n'y ait pas de réduction de la valeur.»

La semaine dernière, Visa et MasterCard ont annoncé qu'ils allaient réduire volontairement de 10% les frais imposés aux commerçants.

Aimia a bien accueilli cette décision, qui mettait fin à des mois d'incertitude. En effet, le gouvernement Harper menaçait d'intervenir, ce qui aurait pu se traduire par des réductions plus costaudes.

La question est importante pour Aéroplan. Les institutions bancaires émettrices de cartes de crédit empochent le plus gros des frais et en remettent une portion aux détenteurs de carte sous forme de récompenses.

Réajustement à prévoir

La réduction des frais pourrait amener les banques à hausser le montant des achats requis pour obtenir des milles Aéroplan et à augmenter le nombre de milles requis pour obtenir des récompenses.

«Ça touche toute l'industrie: Air Miles, RBC, American Express, a affirmé M. Duchesne. Tous ceux qui offrent des récompenses doivent faire les mêmes calculs pour voir comment absorber la réduction des frais sans affecter les membres.»

Les rumeurs d'une intervention gouvernementale au sujet des frais avaient quelque peu malmené le titre d'Aimia, il y a six mois, mais celui-ci avait regagné une partie du terrain perdu. Jeudi, l'action a plongé de 9,1% pour clôturer à 15,29$ à la Bourse de Toronto.

M. Duchesne a attribué l'essentiel de ce mouvement aux résultats du troisième trimestre, divulgués jeudi. Les revenus d'Aimia ont augmenté de 9,8%, à 633 millions de dollars, mais le bénéfice net de 2,5 millions de l'année dernière s'est transformé en déficit net de 24,1 millions.

«Nous allons respecter nos objectifs pour cette année, et l'année prochaine sera très bonne pour nos affaires au Canada», a soutenu M. Duchesne.