La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé dimanche l'échec de 25 banques de la zone euro sur 130 à l'examen sans précédent du secteur, évaluant leur besoin en capital à quelque 25 milliards d'euros.

L'institution monétaire de Francfort a notamment recensé 9 banques italiennes, 3 grecques, 3 chypriotes, mais également l'allemande Münchener Hypothekenbank ainsi que la française Caisse de refinancement de l'habitat.

Cet audit a été mené sur la base du bilan des banques à la fin 2013 et douze des 25 banques qui ont échoué ont déjà comblé leurs besoins de financement en levant environ 15 milliards d'euros en 2014, a souligné la BCE.

Les autres ont désormais deux semaines pour présenter aux autorités bancaires européennes leurs mesures pour combler ces besoins et auront entre six et neuf mois pour mener à bien ces plans.

En outre, un certain nombre de banques soumises à cet audit vont devoir réévaluer leurs actifs à hauteur de 48 milliards d'euros, dont 37 milliards ne donnant lieu à aucun besoin de capital supplémentaire, a précisé dans un communiqué la Banque centrale européenne.

Par ailleurs, la BCE a identifié quelque 136 milliards d'euros d'actifs à risques, portant le montant total de ces actifs détenus par les banques de la zone euro à 879 milliards d'euros.

Cet examen «va doper la confiance publique dans le secteur bancaire», s'est félicité Vitor Constancio, vice-président de la BCE, cité dans ce communiqué.

«En identifiant les problèmes et les risques, il va aider à réparer les bilans et rendre les banques plus résistantes et robustes. Cela devrait faciliter la distribution du crédit en Europe, ce qui va soutenir la croissance économique», a-t-il ajouté.

Menée dans le secret le plus strict et ayant mobilisé plus de 6000 personnes, cette opération baptisée «Comprehensive Assessment» visait à connaître aussi précisément que possible la situation financière des banques, avant que la BCE n'endosse le 4 novembre le rôle de superviseur bancaire européen.

Elle s'est déroulée en deux temps. Depuis novembre 2013, la Banque centrale européenne a mené son «asset quality review» (AQR), radiographie des actifs et crédits détenus par 130 banques de la zone euro (plus la Lituanie), dont l'ampleur devrait être de nature à restaurer la confiance des investisseurs.

En parallèle, l'Autorité bancaire européenne (EBA), basée à Londres, a procédé à de nouveaux «stress tests», exercices de simulation pour tester la solidité des banques face à deux scénarii de risques. Le plus noir prévoit un retour en récession, sur fond de crise des marchés financiers et éclatement de bulles immobilières.

Les 25 banques fautives

ITALIE, 9 banques

Monte dei Paschi di Siena

Banca Carige

Veneto Banca

Banco Popolare

Banca Popolare di Milano

Banca Popolare di Vicenza

Banca Popolare di Sondrio

Credito Valtellinese

Banca Popolare dell'Emilia Romagna

GRÈCE, 3 banques

National Bank of Greece

Eurobank

Piraeus Bank

CHYPRE, 3 banques

Cooperative Central Bank

Hellenic Bank

Bank of Cyprus

BELGIQUE, 2 banques

Dexia

AXA Bank Europe

SLOVÉNIE, 2 banques

Nova Ljubljanska Banka

Nova Kreditna Banka Maribor

PORTUGAL

Banco Comercial Português (BCP)

AUTRICHE

Österreichischer Volksbanken-Verbund (ÖVA, également connue sous le nom de Volksbank)

IRLANDE

Permanent TSB

ALLEMAGNE

Münchener Hypothekenbank

FRANCE

Crédit de Refinancement de l'Habitat (CRH)

ESPAGNE

Liberbank