Deux hommes ont été inculpés lundi à New York pour avoir illicitement vendu des bitcoins destinés à l'achat en ligne de stupéfiants sur Silk Road, «l'eBay de la drogue» fermé en octobre par les autorités américaines.

Poursuivis notamment pour blanchiment d'argent, Robert Faiella, 52 ans, et Charlie Shrem, 24 ans, sont accusés d'avoir émis pour un million de dollars de bitcoins à partir d'une plate-forme d'échanges électronique clandestine, a indiqué le bureau du procureur de New York.

Les internautes pouvaient ainsi acquérir cette monnaie virtuelle sans risquer d'être identifiés et acheter de la drogue sur Silk Road «en se mettant hors d'atteinte des autorités», précise le communiqué du procureur, ajoutant que les deux suspects encourent au moins vingt ans de prison.

Silk Road a été fermé le 2 octobre et son fondateur arrêté par les autorités américaines, selon qui ce site internet servait à acquérir héroïne, cocaïne ou LSD moyennant des paiements exclusivement libellés en bitcoins.

«Quand les bitcoins, comme n'importe quelle monnaie traditionnelle, sont 'blanchis» et utilisés pour alimenter des activités criminelles, les autorités n'ont d'autres choix que de passer à l'action», a commenté le procureur de Manhattan Preet Bharara.

Selon lui, la justice poursuivra «sans relâche» tous ceux qui seraient tentés d'utiliser «les nouvelles formes de monnaie» à des fins illicites.

Inventé en 2009, le bitcoin s'échange en ligne de gré à gré et est parfois présenté comme l'argent du crime en raison de l'opacité supposée de ce système.

Groupement des plus grandes banques mondiales, l'Institut de la finance internationale a récemment pointé l'absence d'une «régulation adéquate» du bitcoin, qui priverait les gouvernements de moyens d'action en cas d'utilisation frauduleuse de cette monnaie (terrorisme, drogue...).