La banque d'investissement américaine Goldman Sachs (GS) a fait mieux que prévu en 2013 même si son chiffre d'affaires et son bénéfice des trois derniers mois de l'année a reculé à cause des opérations de marchés et malgré une bonne performance en banque d'investissement.

Sur l'année entière, le bénéfice a progressé de 6% à 7,7 milliards de dollars, ce qui ressort à 15,46 dollars par action, supérieur aux 15,12 dollars anticipés en moyenne par les analystes, a indiqué jeudi la banque dans un communiqué.

Le chiffre d'affaires est ressorti inchangé sur un an à 34,2 milliards de dollars (les analystes n'attendaient que 33,1 milliards), avec des recettes de banque d'investissement en hausse de 22% à 6 milliards de dollars et des opérations de marché ayant vu leurs profits baisser de 17% à 9,4 milliards.

«Nos efforts», notamment de «discipline sur les coûts, nous ont permis de générer des rendements solides malgré un environnement un peu difficile», a commenté Lloyd Blankfein, PDG de Goldman Sachs.

Au quatrième trimestre, le bénéfice net part du groupe a reculé de 21% à 2,2 milliards de dollars, soit 4,6 dollars par action (les analystes misaient sur environ 4,2 dollars seulement).

Le chiffre d'affaires trimestriel a reculé de 5% sur un an, à 8,8 milliards de dollars, plombé par une chute de 30% des opérations de marché et malgré un bond de 22% de l'activité banque d'investissement.

Les recettes des transactions liées aux actions ont atteint 1,68 milliard, en baisse de 27%, pâtissant de la comparaison avec la «vente des activités de réassurance» l'an dernier et de celle des «activités d'administration de  fonds spéculatifs» en 2012.

«On se rend compte, qu'en dehors de Bank of America, toutes les banques qui ont publié leurs résultats ont subi une baisse de leur chiffre d'affaires, même si certaines ont réussi à faire progresser leurs bénéfices grâce à des réductions de coûts et des retours de provisions», a expliqué Gregori Volokhine, gérant du fonds Meeschaert America.

L'action reculait de 2,25% à 174,72 dollars à la mi-séance.

Interrogé lors d'une conférence d'analystes sur la perte de part de marché de la banque d'affaires dans les actions, le directeur financier Harvey Schwartz a souligné qu'il fallait considérer «la part globale du courtage, des émissions de titres, des dérivés et des transactions monétaires». Alors, «nous sommes en position plutôt bonne», a-t-il ajouté.

Il a aussi fait valoir que les recettes liées aux actions «comportaient des risques», et que depuis la crise et la réforme financière, la banque tentait de garder les risques sous contrôle.

Il a noté que les investissements de couverture ou de teneurs de marché (investissements pour permettre aux clients d'effectuer des opérations de marché) n'étaient pas interdits par la version finale de loi Dodd-Frank de réglementation financière, ce qui a été un soulagement pour toutes les banques.

«Nous pensons être bien positionnés pour générer des revenus solides alors que l'économie poursuit sa guérison et offre des perspectives de progrès considérables pour nos actionnaires», a-t-il ajouté.

Interrogé sur l'adoption finale de la règle de Volcker, l'une des mesures principales de la réforme visant à réduire le risque pris par les banques, M. Schwartz a noté que Goldman Sachs avait pris des mesures depuis trois ans pour s'y adapter, en cédant ses activités de courtage en propre et réduisant ses investissements dans les fonds spéculatifs.

Les rémunérations ont reculé de 3% à 12,61 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année alors même que les effectifs ont progressé de 2% à 32 900 personnes comparé à fin 2012.