La société électronique sud-coréenne Simmtech a porté plainte aux États-Unis contre sept grandes banques qu'elle accuse d'avoir nui à ses affaires en manipulant les taux de change.

La plainte, déposée vendredi devant un tribunal new-yorkais, vise sept banques et leurs filiales, qui selon elle contrôlent 60% des transactions mondiales sur les devises : les américaines Citigroup et JPMorgan Chase, les britanniques Barclays et Royal Bank of Scotland, l'allemande Deutsche Bank et les suisses UBS et Credit Suisse.

La quasi-totalité de ces établissements ont déjà reconnu, de même que d'autres banques, être concernés par des enquêtes internationales sur de possibles manipulations des taux de change.

La plainte mentionne des enquêtes ouvertes aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Suisse, à Hong Kong et à Singapour.

Ces manipulations «ont affecté le prix de milliers de milliards de dollars de transactions financières aux États-Unis et dans le monde, parmi lesquelles des échanges de devises et d'autres produits comme des retraites ou des comptes d'épargne indexés», fait valoir la plainte.

Simmtech est le plaignant cité, mais un avocat du cabinet Kim and Bae, qui l'a déposée, dit s'attendre à ce qu'elle se transforme en recours en nom collectif pour plusieurs autres entreprises sud-coréennes.

Un autre recours en nom collectif avait déjà été déposé au début du mois, au nom de sociétés américaines cette fois, par le gestionnaire de fonds de pension Haverhill Retirement System.

Les potentielles manipulations des marchés de devises pourraient être le prochain grand scandale dans le secteur bancaire après celui ayant éclaté l'année dernière sur des ententes lors de la fixation du Libor, un important taux de référence interbancaire.

Le ministre américain de la Justice, Eric Holder, avait reconnu la semaine dernière dans le New York Times qu'il s'agissait «potentiellement d'une enquête extrêmement conséquente».