JPMorgan Chase envisage de supprimer les systèmes de messagerie instantanée des ordinateurs de ses courtiers dans la foulée des enquêtes sur des ententes pour manipuler certains taux ou marchés, a indiqué à l'AFP dimanche une source proche du dossier.

La première banque américaine en matière d'actifs fait l'objet de nombreuses enquêtes pour manipulations de marché dans le domaine de l'énergie, des taux d'intérêt ou des devises, entre autres, et face à des amendes de plus en plus lourdes qui lui ont causé sa première perte en 10 ans au dernier trimestre, la direction du groupe discute en interne de désactiver les systèmes de messagerie électronique utilisés par des milliers de ses employés.

Selon le Wall Street Journal dimanche, Citigroup, Credit Suisse, Barclays, RBS et UBS, en proie également à de multiples procédures judiciaires, étudient des mesures similaires.

Les propos tenus par des courtiers sur ces systèmes de messagerie électronique ont été largement utilisés par les autorités lors de l'enquête de cinq ans sur les manipulations du taux Libor, qui a déjà coûté aux banques des milliards de dollars d'amendes, rappelle le WSJ.

Dans le cas du Libor et dans l'enquête encore naissance sur de possibles manipulations des taux de change, les enquêteurs ont découvert des conversations dans lesquelles les courtiers tenaient des propos grossiers, parlaient de sexe et de consommation de drogue, poursuit le Wall Street Journal.

JPMorgan étudie si la messagerie instantanée encourage ces propos ou le partage impropre d'informations confidentielles et si des courriels ou des appels téléphoniques peuvent s'y substituer sans nuire au service aux clients.