L'agence de notation financière Fitch Ratings a abaissé d'un cran à «AA+» lundi la note de solvabilité accordée au fonds de secours temporaire de la zone euro, le FESF, conséquence logique du déclassement vendredi de la France, son deuxième contributeur.

Après Standard & Poor's en janvier 2012, Fitch devient la deuxième des trois grandes agences de notation à retirer au FESF son triple A.

Cette décision s'explique, argumente Fitch dans un communiqué, par la dégradation vendredi de la note de la France, qui apporte des garanties au fonds, représentant le deuxième contributeur du FESF après l'Allemagne.

«La notation de FESF repose sur les garanties irrévocables et inconditionnelles (...) des pays membres de la zone euro», souligne l'agence franco-américaine. Par conséquent, l'abaissement de la note de la France a eu un «impact important sur notre décision», conclut-elle.

Fitch a été la dernière des trois agences de notation mondiales à sortir la France du cercle prestigieux des pays notés triple A, un sceau qui leur permet d'emprunter à des taux d'intérêt avantageux sur les marchés puisque les investisseurs considèrent ainsi leurs actifs comme sûrs et sont certains de récupérer leur mise.

«Compte tenu de la dégradation de la France, la dette à long terme émise par le FESF n'est plus complètement garantie», indique Fitch, même si le risque d'éclatement de la zone euro reste «faible», ajoute-t-elle.

Mis en place en 2010 pour venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté financière, le FESF emprunte sur les marchés financiers à des taux bas grâce aux garanties apportées par les États membres. Il reverse les sommes collectées aux pays en difficulté à des taux moindres que ceux qu'ils devraient payer sur les marchés. Il est intervenu en Irlande, au Portugal et en Grèce.

Au départ, le FESF bénéficiait de la meilleure note possible, le triple A. Seule Moody's lui accorde encore ce sésame.