«Il n'y a rien à voir ici, passez votre chemin», titre le billet de l'analyste John Aiken, de la firme Barclays, sur la performance du Groupe Banque TD (T.TD) qui lançait jeudi la nouvelle ronde trimestrielle des résultats des grandes banques canadiennes. Pas de hausses de dividendes ni de chiffres records au programme, cette fois-ci. Au mieux, les banques devraient afficher une solide performance, à l'image de la TD.

«La performance aux États-Unis a été solide, mais nous continuons à voir des preuves du ralentissement du marché des prêts à la consommation au Canada. Les revenus tirés des marchés de capitaux ont été solides, mais la gestion de fortune était un peu décevante», écrit l'analyste, peu enthousiaste.

Un «bon trimestre»

La TD a dégagé un bénéfice net ajusté de 1,8 milliard de dollars, ou 1,90$ par action ordinaire, au deuxième trimestre, en hausse de 8 cents par rapport à l'année dernière, mais 1 cent en deçà des attentes de la communauté financière. À défaut d'une nouvelle bonification du dividende, la banque a annoncé qu'elle rachèterait jusqu'à 1,3% de ses actions ordinaires en circulation au cours de la prochaine année.

Le chef de la direction de la TD, Ed Clark, a soutenu qu'il s'agissait d'un bon trimestre, considérant les défis que la banque devait relever. Il avait d'ailleurs prévenu ses actionnaires, le mois dernier, que la situation économique compromettait ses objectifs de croissance.

«Il n'y a pas de doute que le marché canadien ralentit», conclut pour sa part l'analyste Brad Smith, de la firme torontoise Stonecap Securities. Ce dernier se dit déçu par la baisse de 2% des recettes tirées des activités bancaires canadiennes, tandis que les dépenses augmentaient de plus de 3%, par rapport au trimestre précédent. Les prêts personnels et les dépôts sont demeurés inchangés, marquant un décrochage notable dans ce segment en croissance, constate-t-il encore.

Un espoir

Michael Goldberg, de Desjardins Valeurs mobilières, voit néanmoins quelque espoir d'appréciation à long terme des actions de la TD. «Alors que les résultats de la TD paraissent neutres ou négatifs à première vue, un examen approfondi montre que l'acquisition en octobre dernier du portefeuille de cartes de crédit Visa et de marque privée de Target aux États-Unis a eu un apport positif immédiat et devrait avoir un impact favorable continu sur les résultats», affirme-t-il.

La ronde bancaire se poursuit aujourd'hui avec la publication des résultats de la Banque Nationale. La Scotia suivra mardi, suivie par la Banque de Montréal, mercredi, puis de la CIBC et de la Royale, jeudi.

Brad Smith, de Stonecap Securities, se distingue avec une recommandation de vente pour la TD, alors que 15 de ses pairs sont acheteurs et que 5 demeurent sur la clôture. Selon l'analyste, les actions de la TD valent au plus 72$, suivant un multiple de 9 fois les profits prévus pour l'exercice en cours. Celles-ci cotaient 83,65$ en clôture hier, en baisse de 0,5% par rapport à la veille, dans un marché par ailleurs en correction.