La Chambre de commerce du Montréal métropolitain met tout son poids dans la balance dans la partie de bras de fer qui se joue entre le gouvernement fédéral et les fonds de travailleurs comme le Fonds de solidarité FTQ et Fondaction CSN.

Dans son plus récent budget, le gouvernement Harper a annoncé l'abolition progressive du crédit d'impôt de 15% consenti aux actionnaires de fonds de travailleurs d'ici 2017. En contrepartie, le fédéral injectera 400 millions de dollars dans des fonds privés de capital-risque.

«Il y a eu une décision précipitée et malavisée. Notre volonté est d'amener le gouvernement fédéral à mieux comprendre le positionnement des fonds dans l'écosystème financier de la région montréalaise et à revenir sur sa décision», a dit Michel Leblanc, au terme d'une conférence de presse où la Chambre a justifié son appui aux fonds de travailleurs.

M. Leblanc a énuméré pas moins de sept constats en faveur du crédit d'impôt. Ces constats reposent sur des études passées et sur une étude de Deloitte en préparation, qui a été commandée par les trois fonds fiscalisés: Fondaction, Fonds FTQ et Capital coopératif Desjardins.

Le Fonds FTQ confiant

Quelques minutes plus tard, la Chambre de commerce accueillait à sa tribune le PDG du Fonds de solidarité FTQ,Yvon Bolduc. «Nous avons contribué au financement de 47 fonds de capital de risque, dont 16 fonds internationaux, la plupart ayant choisi d'ouvrir un bureau au Québec», s'est-il félicité pendant son allocution.

En conférence de presse, M. Bolduc a dit garder confiance sur le fait que le fédéral fasse preuve de bon sens prochainement. «Ma conviction est qu'une fois les faits bien compris, il y aura des solutions qui feront en sorte que tout le monde y trouvera son compte», dit-il à propos du processus de consultation budgétaire mené par Ottawa.

Autre son de cloche

Critique de l'aide fiscale accordée aux Fonds FTQ et CSN, Youri Chassin, économiste à l'Institut économique de Montréal, soutient que rien ne démontre que l'investissement et l'épargne n'auraient plus lieu au Québec si les crédits d'impôt disparaissaient.