La Banque Laurentienne (T.LB) est allée à contre-courant de ses concurrentes canadiennes en publiant mercredi des résultats inférieurs aux attentes des analystes financiers.

À son quatrième trimestre, qui a pris fin le 31 octobre, l'institution montréalaise a enregistré des profits nets de 45,7 millions $ (1,51 $ par action), en hausse de 71 pour cent par rapport aux 26,7 millions $ (99 cents par action) dégagés pendant la même période de l'an dernier.

Cependant, en excluant divers éléments inhabituels, le bénéfice par action a atteint 1,17 $, en baisse de sept pour cent par rapport à celui de 1,26 $ enregistré il y a un an. C'est bien en deçà de la prévision moyenne de 1,35 $ des analystes.

Les revenus trimestriels ont totalisé 210,4 millions $, en hausse de 15 pour cent.

Le rendement des capitaux propres, une mesure clé du rendement des institutions financières, s'est établi à 10,9 pour cent, contre 12,7 pour cent l'an dernier (hors éléments exceptionnels).

Les résultats ont une fois de plus souffert de la faiblesse des taux d'intérêt, qui réduit les marges bénéficiaires des institutions financières, et de la vive concurrence que se livrent les banques, a souligné mercredi le grand patron de la Laurentienne, Réjean Robitaille.

Les profits des activités bancaires destinées aux particuliers et aux PME ont reculé, mais ceux tirés des services commerciaux et immobiliers, des services aux conseillers financiers ainsi que du secteur des valeurs mobilières ont crû.

Hausse du dividende

Pour la quatrième fois en moins de deux ans, la Banque Laurentienne a annoncé une hausse de son dividende trimestriel. Celui augmentera de deux cents pour s'établir à 49 cents à partir du 1er février.

«La Banque demeure bien positionnée pour offrir de nouvelles hausses de son dividende», a estimé Shubha Khan, de la Financière Banque Nationale, dans une note.

L'analyste a relevé que l'institution ne remet à ses actionnaires que 37 pour cent des profits prévus au cours de l'exercice qui vient de débuter. Or, sa cible est de redistribuer entre 40 et 50 pour cent de ses bénéfices.

La Banque compte enregistrer des profits ajustés oscillant entre 145 et 165 millions $ cette année, ce qui est conforme aux attentes des analystes.

Ces objectifs tiennent pour acquis que les taux d'intérêt demeureront faibles, que le marché de l'habitation ralentira et que les coûts de conformité augmenteront en raison de l'entrée en vigueur de nouvelles normes réglementaires, a expliqué M. Robitaille au cours d'une téléconférence avec les analystes.

Les provisions pour pertes sur prêts, qui ont été exceptionnellement basses cette année, devraient augmenter en raison notamment de l'inclusion du portefeuille de la Fiducie AGF, acquise cet été au coût de 246 millions $, a ajouté le dirigeant.

L'un des objectifs de cette acquisition était de faire croître les revenus provenant des frais de service afin de contrer la faiblesse des taux d'intérêt.

La Banque Laurentienne veut par ailleurs accroître sa présence dans l'Ouest canadien. À cet effet, elle vient d'ouvrir un bureau à Winnipeg.

Au cours de l'exercice qui vient de prendre fin, l'institution a enregistré des profits nets de 140,5 millions $ (4,98 $ par action), en hausse de 14 pour cent par rapport aux 123,7 millions $ engrangés au cours de l'année précédente. Les revenus annuels se sont chiffrés à 796,6 millions $, en hausse de huit pour cent.

L'action de la Banque Laurentienne a perdu 2,6 pour cent mercredi pour clôturer à 44,56 $, à la Bourse de Toronto.