Le titre de la première banque suisse UBS évoluait en hausse lundi à la Bourse helvétique, alors que les informations de presse sur des suppressions d'emplois et une restructuration de la division banque d'affaires - qui pourraient être annoncées mardi lors des résultats trimestriels - se font de plus en plus précises.

À 11h27 GMT (7h27 au Québec), l'action UBS continuait d'afficher la meilleure performance de l'indice SMI avec une progression de 4,74% à 12,81 francs suisses, dans un marché en baisse de 0,23%, un plus haut depuis fin mars.

L'établissement zurichois, dirigé par le Suisse Sergio Ermotti, devrait annoncer des suppressions d'emplois massives, en raison de la restructuration de sa banque d'investissement, qui toucherait 10 000 employés, selon plusieurs médias.

UBS prévoit par ailleurs de séparer le coeur de métier de la banque d'affaires - l'activité de fusion et d'acquisitions, les actions et les devises - de l'activité FICC (Revenu fixe, monnaies et matières premières) qui serait arrêtée à terme.

La banque lutte depuis plusieurs années pour redresser sa banque d'affaires, à l'origine de résultats désastreux lors de la crise des «subprimes» en 2008. Elle avait annoncé l'année dernière la suppression de 5500 emplois dans cette division en difficultés chroniques.

Les résultats dévoilés mardi ne devraient être guère réjouissants. Les analystes interrogés par l'agence financière AWP tablent au troisième trimestre sur un bénéfice net en baisse de 57% à 430 millions de francs suisses (355,7 millions d'euros). Le profit net devrait souffrir de la réévaluation de la dette du groupe évaluée à 840 millions par les analystes de la Société Générale.

La banque d'affaires devrait quant à elle redresser la barre, avec un bénéfice trimestriel attendu de 288 millions de francs suisses, contre une perte de 2,1 milliards il y a un an.

Si une éventuelle restructuration a été en partie applaudie par les analystes de Deutsche Bank, ces derniers s'interrogent sur la viabilité de l'activité résiduelle de la banque d'affaires.

«Une si petite activité serait-elle compétitive (...) avec seulement 4 milliards de dollars de fonds propres?», se sont interrogés les analystes de Deutsche Bank.

Pour les spécialistes de la Société Générale, une telle restructuration serait doublement bénéficiaire. Cette opération permettrait en effet de retourner 5,8 milliards de francs suisses aux actionnaires grâce à la sortie de l'activité FICC et 5,2 milliards supplémentaires grâce à la réduction de voilure de la banque d'affaires.