La Banque TD estime que les nouvelles règles hypothécaires devraient refroidir le marché immobilier canadien à court terme, mais croit que des taux d'intérêt plus élevés seront nécessaires pour rétablir le calme sur le marché.

L'économiste en chef de la banque, Craig Alexander, prédit que les nouvelles règles en vigueur depuis le 9 juillet retrancheront cinq points de pourcentage aux ventes et réduiront les prix des habitations, en moyenne, de trois pour cent d'ici la fin de l'année et au début de 2013.

Au cours des trois prochaines années, il s'attend à ce que les nouvelles règles plus strictes, combinées à de modestes hausses anticipées des taux d'intérêt, se traduisent par une correction de 10 pour cent du prix des maisons.

Déjà, des signes permettent de croire que les nouvelles règles ont freiné les ventes, mais peut-être pas les prix, sur des marchés en surchauffe comme ceux de Toronto et de Vancouver.

Le Toronto Real Estate Board a révélé jeudi que les ventes de maisons existantes dans la grande région de Toronto étaient en déclin de 12,5 pour cent depuis un an, même si le prix moyen est en progression de 6,5 pour cent à 479 095 $. Du côté de Vancouver, les ventes se sont effondrées de 30,7 pour cent en août, tandis que le prix moyen reculait de seulement 0,5 pour cent à 609 500 $.

En juillet, le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a fait passer de 30 à 25 ans la période d'amortissement maximale des nouveaux prêts hypothécaires. C'était la quatrième fois en autant d'années que M. Flaherty intervenait pour resserrer les règles hypothécaires, de manière à s'éloigner des amortissements sur 40 ans qui étaient jadis disponibles.

M. Alexander a expliqué que ces changements, qui ajouteront 140 $ aux paiements mensuels pour une maison achetée à prix moyen, pourraient même se révéler plus efficaces que les précédents pour refroidir le marché. Mais si on se fie aux trois changements antérieurs, l'effet ne sera que temporaire et les Canadiens reviendront en masse sur le marché après quelques trimestres.

Pour une solution à plus long terme, a-t-il ajouté, le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, devra rehausser les taux d'intérêt pour rendre l'emprunt plus dispendieux.

«Les taux d'intérêt ne peuvent tout simplement pas demeurer à leur niveau actuel indéfiniment», a-t-il dit.

Les Canadiens ont tiré profit de ces faibles taux d'intérêt pour acheter des maisons, des chalets, des voitures et d'autres biens de consommation. Conséquemment, l'endettement moyen des ménages atteint maintenant 152 pour cent du revenu disponible et M. Alexander affirme que l'endettement serait encore plus important si Ottawa n'avait pas resserré les règles hypothécaires en 2008.