Les gros joueurs du secteur bancaire canadien ont mieux résisté à la crise économique que leurs pairs, mais des analystes s'attendent à ce qu'une diminution des prêts aux particuliers augmente la pression sur les profits au troisième trimestre, en plus d'être annonciatrice d'autres défis à venir.

Les banques doivent dévoiler leurs résultats trimestriels à partir de mardi, dans le cadre de ce qui pourrait être l'une des plus courtes périodes de dévoilement des résultats jamais enregistrées.

La Banque Scotia et la Banque de Montréal doivent dévoiler leurs résultats en premier, tandis que les autres grandes banques compléteront l'exercice deux jours plus tard, jeudi.

L'analyste Brad Smith de Stonecap Securities laisse entendre que le petit délai lors duquel les résultats seront dévoilés pourrait être une occasion, pour les dirigeants, de reconnaître certains des obstacles surmontés cette année, en plus d'être moins interrogés sur les résultats.

En général, les analystes prévoient que les banques s'engageront dans une période de croissance plus lente des profits, période qui pourrait se poursuivre l'an prochain.

L'analyste Rod Sedran des Marchés mondiaux CIBC s'attend de son côté à ce que les banques annoncent une croissance des bénéfices de 3,8 pour cent au troisième trimestre, comparativement à la même période, l'an dernier.

M. Sedran estime également que le marché des cartes de crédit ouvre la voie à une diminution des niveaux d'achats à crédit au pays, alors que davantage de Canadiens se débarrassent de leurs cartes à taux d'intérêt élevé. L'activité hypothécaire entame elle aussi un ralentissement, dit-elle.

Un rapport de TransUnion publié mardi révèle que l'endettement des consommateurs est pourtant à la hausse, mais cela est principalement dû aux prêts automobiles plus importants, tandis que l'endettement des utilisateurs de services de crédit demeure stable.

«Je crois que nous allons observer de nombreux thèmes similaires à ce qui a été constaté lors du deuxième trimestre», soutient Dan Wener, un analyste des banques canadiennes pour Morningstar, une firme américaine.

Il suggère, entre autres, que des inquiétudes pourraient voir le jour quant aux frais de gestion des banques. Au deuxième trimestre, la Banque de Montréal et la Banque CIBC réduisaient leurs dépenses.