L'agence de notation Standard and Poor's (SP) a publié lundi une «mise au point» concernant ses méthodes, son personnel et ses décisions passées, près d'une semaine après la publication par le Sénat français d'un rapport mettant en cause la crédibilité des agences.

«Un certain nombre d'informations erronées circulant sur les agences de notation, nous estimons nécessaire de procéder à une mise au point sur quelques faits concernant Standard and Poor's», a-t-elle déclaré dans un communiqué publié à Paris.

Dans un volumineux rapport diffusé le 19 juin, une mission d'information du Sénat sur les agences de notation avait dénoncé «erreurs majeures», «conflits d'intérêt», «irresponsabilité» et un manque de moyens humains.

Elle avait également énuméré des «fiascos» et «erreurs», notamment dans les cas des faillites non prévues des géants de l'énergie Enron et de l'agroalimentaire Parmalat.

Contactée par l'AFP le jour de la présentation du rapport, Standard and Poor's n'avait pas souhaité réagir.

«Aucune décision de notation n'est prise de manière isolée. Chaque note est déterminée de manière collégiale, fait l'objet d'un débat, puis d'un vote. Les débats réunissent des spécialistes du secteur concerné», a déclaré l'agence.

«Les équipes notant les pays sont constituées d'analystes qui ont entre 10 et 25 ans d'expérience, dont une douzaine d'années chez Standard and Poor's en moyenne. Ils sont âgés de 35 ans à plus de 55 ans», indique l'agence.

La présidente de la mission du Sénat, Frédérique Espagnac, avait appelé vendredi «les agences de notation à améliorer la qualité de leurs notations, et à renforcer tout particulièrement leurs ressources humaines "en surchauffe", en qualité et en quantité».

«Enron et Parmalat sont des cas avérés et exceptionnels de fraude. Nous travaillons à partir de comptes certifiés. Nous sommes des analystes crédit, non des auditeurs. Notre métier n'est pas de vérifier l'authenticité des comptes», déclare par ailleurs SP.

Le rapport du Sénat a aussi indiqué que le Trésor américain avait reproché à SP d'avoir «commis une erreur» l'an dernier, en surestimant de 2000 milliards de dollars le montant prévu des déficits budgétaires américains jusqu'en 2021.

«Il n'y a pas eu d'"erreur" de 2000 milliards de dollars», s'est défendue lundi l'agence. «Standard and Poor's n'a pas utilisé les projections réalisées par le Trésor américain, mais celles publiées par le Congressional Budget Office» (bureau du Budget du Congrès), a-t-elle expliqué.