Les beaux jours de taux d'intérêt si bas qu'ils permettent à de nombreux Canadiens de devenir propriétaires pourraient bientôt prendre fin, a estimé vendredi la Banque de Montréal.

Son conseil? Dire adieu aux hypothèques à taux variable et opter pour les taux fixes à long terme pendant qu'il en est encore temps.

Dans un rapport publié vendredi, les économistes Douglas Porter et Benjamin Reitzes soutiennent que le nouvel élan de l'économie américaine convainc les banques centrales des deux côtés de la frontière à faire davantage confiance à l'économie et à délaisser, peu à peu, les taux historiquement bas qui alimentent l'activité du marché immobilier canadien.

Les marchés financiers tiennent déjà compte de la possibilité que le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, commence à augmenter le taux directeur, actuellement de 1%, avant la fin de l'année.

«Nous croyons simplement que le vent est en train de tourner pour ce qui est des taux d'intérêt à long terme», a expliqué M. Porter, économiste en chef adjoint à la Banque de Montréal.

«Il est possible d'avoir un taux fixe, sur cinq ans, à 2,99%. L'inflation annoncée aujourd'hui est de 2,6%. Il est donc presque possible d'emprunter au coût de l'inflation, ce qui est pratiquement inédit. À mon avis, ce n'est pas une situation qui peut être maintenue.»

Le ministre des Finances Jim Flaherty et M. Carney ont dénoncé la menace à l'économie que représente l'endettement croissant des Canadiens, qui profitent des bas taux d'intérêt pour s'acheter des maisons ou prendre des prêts sur la valeur de leur maison. L'endettement des ménages équivaut à environ 150% de leurs revenus disponibles annuels et risque d'atteindre le niveau de 160% qui prévalait aux États-Unis avant la chute du marché de l'immobilier, selon les experts.

Les économistes de la Banque de Montréal ont admis que les hypothèques à taux variables avaient représenté la meilleure option la plupart du temps. Selon leur rapport, ces emprunts ont permis d'économiser dans 84% du temps depuis 1975.