Une accolade pour le secteur financier de Montréal: un géant financier de la côte est américaine, State Street, a décidé de regrouper à Montréal ses activités de courtage de devises étrangères pour le Canada.

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State Street vient de fermer son comptoir canadien du marché des devises, qui était situé à Toronto où il conserve cependant ses autres services pour sa clientèle de gros investisseurs institutionnels.

Ce transfert de Toronto vers Montréal implique peu de transferts de postes comme tels, a-t-on indiqué hier au siège social de State Street à Boston.

Néanmoins, parce que State Street est un influent courtier en devises au Canada, ce transfert ajoute un peu de prestance nationale sur une activité financière à Montréal qui demeure surtout d'influence régionale, pour les marchés du Québec et l'est du Canada.

Le courtage de devises étrangères implique une cinquantaine de personnes parmi les institutions bancaires les plus actives à Montréal dans ce domaine, dont la Banque Royale, la Banque de Montréal, la Banque Nationale et le Mouvement Desjardins.

Leur volume cumulatif de transactions varie de 3 à 5 milliards de dollars par jour, selon les fluctuations du marché et les besoins en devises de leur clientèle corporative et institutionnelle.

Ce relevé sommaire exclut cependant les importantes transactions de devises effectuées à l'interne chez la Caisse de dépôt et placement, dont le tiers de l'actif est investi à l'extérieur du Canada.

En comparaison, la filiale canadienne de State Street est l'une des deux sociétés financières d'origine étrangère, avec la banque anglo-asiatique HSBC, qui sont les plus influentes sur le marché des devises et ses produits dérivés au Canada.

En fait, State Street et HSBC sont les seules sociétés étrangères qui font partie du relevé semestriel effectué par la Banque du Canada parmi les principaux intervenants du marché des devises.

La filiale canadienne de State Street est aussi un important fournisseur de services de marchés (courtage, gestion de risque, devises) parmi les investisseurs institutionnels au Canada. Il s'agit des gestionnaires de gros portefeuilles d'actifs financiers comme les caisses de retraite et les fonds d'investissement.

La décision de State Street de consolider à Montréal plutôt qu'à Toronto ses activités de courtage en devises s'inscrit dans un plan interne de rationalisation des activités. Elle aurait très peu à voir avec les avantages fiscaux liés à l'implantation à Montréal d'un «centre financier international» et dont l'attrait serait devenu marginal, selon des gens du milieu.

De son siège social à Boston, State Street dirige un réseau de filiales dans 29 pays qui gèrent quelque 1900 milliards US en actifs financiers de ses clients.

Mais après quelques trimestres de résultats mitigés, State Street a entrepris une rationalisation qui vise à réduire les coûts d'au moins 575 millions US par an d'ici 2015.

À cet effet, State Street a éliminé quelque 2250 postes depuis un an, ce qui équivaut à 7% environ de tout son effectif international.