La banque américaine Bank of America, plombée par les poursuites liées aux prêts hypothécaires à risque, a fait état mardi d'une perte nette de 9,13 milliards de dollars pour le deuxième trimestre, conforme aux attentes.

Par action cela représente une perte de 90 cents, un montant anticipé par les analystes.

Le chiffre d'affaires de la première banque américaine en termes d'actifs est également en forte baisse, de 55%: il ressort à 13,24 milliards, là où les analystes prévoyaient 12,34 milliards, contre 29,2 milliards l'an passé.

Hors éléments exceptionnels, la banque dégage un bénéfice de 33 cents par action.

Bank of America avait annoncé fin juin qu'elle allait payer 14 milliards pour solder les contentieux générés par sa filiale Countrywide Financial, l'un des principaux protagonistes du scandale des prêts «subprime» à l'origine de la crise de 2008.

Elle estime «avoir enregistré suffisamment de réserves pour couvrir une part substantielle de son exposition», indique un communiqué du groupe.

Les pertes de sa division immobilière s'élèvent au total à 14,5 milliards, contre 1,5 milliard l'an passé.

«Ces charges ont été partiellement compensées par un coût du crédit allégé, des bénéfices provenant de la vente d'actifs non essentiels et de titres sur la dette, d'une hausse des activités de ventes et de courtage ainsi que de tarifs de gestion d'actifs et de banques d'investissement plus élevés», note l'établissement.

Les provisions pour pertes liées au crédit ont baissé de 60% au deuxième trimestre, à 3,3 milliards de dollars, reflétant «de meilleurs taux de défauts de paiement, de recouvrement et de faillite» et une «amélioration des conditions économiques».

Les résultats du groupe «continuent de façon évidente à pâtir des coûts que nous absorbons pour régler les problèmes liés à l'hypothécaire», souligne le directeur de Bank of America Brian Moynihan, cité dans le communiqué.

«Nous continuons à nous repositionner pour le futur», a indiqué le directeur financier du groupe Bruce Thompson, lors d'une téléconférence avec les analystes.

«Les bénéfices en dehors de la division immobilière produisent des retours intéressants», a-t-il ajouté.

La division des cartes de crédit a enregistré un bénéfice de 2 milliards, triplant presque par rapport à l'an passé, avec un chiffre d'affaires de 5,5 milliards.

La gestion de fortune et d'investissement a rapporté 506 millions, un bénéfice en hausse de 54%.

La banque commerciale a de son côté gagné 1,4 milliard (+70%), pour un chiffre d'affaires de 2,8 milliards.

Les profits de la division liée aux investissements et aux marchés ont enregistré une hausse de 73%, à 1,6 milliard.

La banque de dépôt a enregistré un bénéfice de 430 millions, en baisse de 36%, pour un chiffre d'affaires de 3,3 milliards.

Le ratio de Tier One Common, mesure de solidité financière, s'élevait à 8,23%, en légère baisse par rapport au trimestre précédent.

«Nous n'avons pas besoin de lever du capital» pour atteindre les objectifs de la nouvelle réglementation bancaire dite Bâle III, a souligné Brian Moynihan lors de la téléconférence.

La règlementation de Bâle III, adoptée en septembre 2010, par les banquiers centraux et les régulateurs bancaires, exige des banques un relèvement de leurs fonds propres.

L'action de la banque [[|ticker sym='BAC'|]] gagnait 0,21% à 9,74 $ à la Bourse de New York vers 09H45.