Richard Guay n'a pas toujours été le plus grand défenseur des agences de notation. Mais l'ancien président de la Caisse de dépôt et placement du Québec pense qu'elles n'ont rien à se reprocher dans la crise financière en Europe - bien au contraire.

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«Les agences de notation sont dans une position assez désagréable, mais elles jouent leur rôle présentement en Europe», dit Richard Guay, aujourd'hui professeur de finances à l'UQAM.

Les agences se sont attiré les foudres de l'Union européenne alors que Moody's a dégradé mardi la cote du Portugal au rang de placement spéculatif. «Les Européens n'ont pas raison de les critiquer, dit Richard Guay. C'est vrai que les décotes rendent les choses plus difficiles pour les Européens, mais comme investisseur, vous voulez avoir l'heure juste et c'est le rôle des agences de crédit de donner l'heure juste. Si les agences de notation cachent les problèmes, ça va aider l'Europe à court terme, mais ça va péter dans la face d'un paquet d'investisseurs qui pensent qu'il n'y a aucun risque avec les obligations en question.»

Dans la crise du papier commercial, Richard Guay accuse les agences de notation d'avoir «manqué à leur devoir» en identifiant le papier commercial comme un placement sûr (cote AAA). Les Européens devraient justement retenir des leçons de la crise du papier commercial au lieu de critiquer les décotes de certaines obligations gouvernementales comme celles du Portugal. «Allez voir ce que les Européens disaient du travail des agences durant la crise des subprimes en 2008», dit M. Guay.