Le titre de la holding Berkshire Hathaway se repliait jeudi après la démission controversée d'un des successeurs potentiels du milliardaire Warren Buffett à la tête du groupe.

Vers 12H30, les actions de classe B de Berkshire Hathaway cédait 1,87% à 83,77 $ et les actions de classe A reculaient de 1,87%, ou 2393 $, à 125 710 $, dans un marché relativement stable.

En annonçant lui-même la démission de David Sokol mercredi soir, Warren Buffett a dû le défendre d'un possible délit d'initié.

L'investisseur le plus respecté des États-Unis a précisé que M. Sokol lui avait soufflé l'idée d'acheter le chimiste américain Lubrizol pour 9,7 milliards de dollars au mois de janvier, une opération qui s'est faite à la mi-mars. Il s'est avéré que M. Sokol venait lui-même d'acquérir des parts de la société.

Jeudi, David Sokol a affirmé qu'il n'avait rien fait d'illégal ou contraire à l'éthique en achetant des actions Lubrizol avant de suggérer l'acquisition de ce chimiste américain à son patron.

Outre la possibilité d'un délit d'initié, les observateurs du marché prenait acte du départ d'un homme considéré comme un successeur potentiel de M. Buffett, qui a 80 ans.

«Cette annonce souligne une nouvelle fois le risque de l'homme-clé associé à tout investissement dans les actions Berkshire Hathaway, car M. Buffett pourrait être le seul à pouvoir diriger la société avec autant de succès que par le passé», ont observé les analystes de Barclays Capital.

Toutefois de nombreux noms restent sur les tablettes des analystes, des dirigeants des nombreuses filiales de Berkshire Hathaway comme Matt Rose (de la société de chemins de fer Burlington Northern), Greg Abel (du groupe énergétique MidAmerican) ou des gestionnaires d'investissement comme Todd Combs, embauché en octobre.

«Berkshire possède un grand nombre de sociétés avec des patrons remarquables», a noté Douglas McIntyre, du site d'analyse 247wallst.com.

«Il y a plus de gens susceptibles de remplacer M. Buffett que la plupart des observateurs de Berkshire voudraient l'admettre. De plus, le vieil homme pourrait vivre encore 20 ans», a ajouté l'analyste.