Le Mouvement Desjardins est parvenu à rehausser son excédent annuel au montant record de 1,4 milliard en 2010 en dépit d'une rechute marquée de rentabilité lors des trois derniers mois de l'année.

Cet excédent annuel est supérieur de 33,8% à celui de l'exercice 2009. Et le fruit d'une croissance notable de 9,5% des revenus totaux au-delà du seuil des 11 milliards.

Avec cette performance, le géant financier coopératif a pu rehausser sa réserve de ristournes pour les membres de ses caisses populaires. Elle atteint 305 millions pour l'exercice 2010, en hausse de 23 millions ou 8% par rapport à 2009.

Selon la présidente de Desjardins, Monique Leroux, ce niveau de ristournes correspond à un bon équilibre par rapport aux besoins accrus en réserves de capital qui découlent des nouvelles normes internationales à l'égard des entreprises de services bancaires.

Ce sont aussi des changements de normes comptables qui ont incité Desjardins à réviser certaines évaluations d'actifs en fin d'exercice 2010, en particulier dans ses filiales d'assurances. Ces révisions comptables ont le plus contribué à la forte baisse de rentabilité au quatrième trimestre.

À seulement 181 millions, l'excédent net de Desjardins lors de son trimestre de fin d'exercice s'avère inférieur de 32% à celui d'un an auparavant. Et ce, en dépit d'une hausse de 3,3% du revenu trimestriel total, à hauteur de 2,6 milliards.

Selon Mme Leroux, cette glissade temporaire de rentabilité au quatrième trimestre 2010 ne devrait pas être perçue comme le début d'un cycle d'affaires moins favorable pour Desjardins.

«Après les ajustements du quatrième trimestre, qui ne sont pas récurrents, la tendance de nos activités en début d'année 2011 demeure très positive», a-t-elle soutenue en point de presse.

«Nos activités dans le réseau des caisses et chez nos autres composantes devraient poursuivre une croissance solide, mais prudente. Nous surveillons l'impact potentiel sur les marchés financiers des certains événements géopolitiques significatifs dans le monde.»

Desjardins veut poursuivre son élan de croissance dans le marché canadien hors-Québec, particulièrement dans le secteur de l'assurance, de la gestion de patrimoine financier et du financement d'entreprises.

On mise mise sur la conclusion prochaine de l'acquisition de la société albertaine Western Financial, qui gère un important réseau de courtage d'assurance dans l'Ouest canadien.

Les dirigeants de Desjardins ont souligné hier que la moitié des nouveaux financements d'entreprises qu'il obtient provient maintenant de l'extérieur du Québec.

Un peu plus de la moitié des contrats de Desjardins en gestion d'assurances et de caisses de retraite collectives origine désormais de clients hors du Québec.

Bourses

Par ailleurs, questionnée sur le projet de regroupement boursier entre Londres et Toronto, qui implique aussi la Bourse de Montréal, la présidente de Desjardins a préféré s'en tenir à des préoccupations générales plutôt qu'une prise de position, qu'elle réserve aux prochaines consultations des autorités telles que l'AMF au Québec.

«On vit dans un monde global et on en bénéficie beaucoup. Mais en même temps, que ce soit pour le Québec ou le Canada, il est bien important de se poser la question: tout en étant ouvert sur le monde, quelles sont les choses pour lesquelles il est important de toujours garder un certain contrôle ici, pour le bénéfice des personnes et des collectivités», a indiqué Mme Leroux.

«Je crois toujours à l'importance de bien gérer nos actifs stratégiques, donc d'en avoir un suivi près de notre coeur.»