Le fondateur et ancien PDG du prêteur hypothécaire Countrywide, Angelo Mozilo, a accepté vendredi de verser un total 67,5 millions de dollars, pour échapper aux poursuites lancées par les autorités et des actionnaires, ont annoncé les autorités.

Dans un communiqué, le gendarme de la Bourse, la SEC, a expliqué que M. Mozilo, dont l'établissement californien fut un temps le premier prêteur hypothécaire du pays, allait lui verser une amende record (pour un particulier) de 22,5 millions de dollars. Il accepte en outre de restituer 45 millions de dollars qui iront dédommager les investisseurs.

«L'amende record contre Mozilo est l'issue qui convient pour un cadre dirigeant qui a délibérément trahi ses devoirs envers les investisseurs en dissimulant ce qu'il voyait: un désastre en train d'arriver dans lequel Countrywide cédait sous le poids de prêts hypothécaires de plus en plus risqués, une hausse des défauts de paiement, et la détérioration du modèle d'entreprise», a souligné un responsable de la SEC, Robert Khuzami, cité dans un communiqué.

L'accord a été approuvé par un juge fédéral à Los Angeles, trois jours avant l'ouverture prévue du procès de M. Mozilo.

Deux autres cadres dirigeants de Countrywide, le directeur d'exploitation et le directeur financier, vont payer respectivement 5,25 millions de dollars et 13 000 dollars d'amende.

Countrywide Financial, racheté dans l'urgence par Bank of America en 2008, incarnait les pires dérives qui ont conduit à la crise des prêts hypothécaires à risques dits «subprime». La société avait vendu massivement des crédits à des ménages au profil financier très fragile, poussant à la faillite personnelle des millions d'Américains, qui ont perdu leur logement.

M. Mozilo avait été évincé du groupe en janvier 2008.